mardi 24 septembre 2013

PARIS EN DÉTAIL, PARIS À LA LOUPE




              Les monuments de Paris ont été décrits, illustrés dans maints ouvrages, peu de cas, ont, en revanche, été  fait de ces détails qui fourmillent dans la capitale et qui participent pleinement à son charme. Un heurtoir de porte, un mascaron, un graffiti, une enseigne, voire toute une façade étrangement décorée peuvent attirer notre curiosité pour peu que l'on prenne le temps d'y poser notre regard, car bien souvent on passe devant sans jamais y prêter attention...
 




       Je vais donc vous entraîner à la découverte de quelques-uns d'entre eux. Un panel qui évitera toutefois, sauf exception, de s'attarder sur les façades de nos grands monuments décrits et répertoriés dans de nombreux ouvrages ou autres sites internet. Je laisserai également de côté les vitrines commerciales et la statuaire parisienne, sujets d'autres chapitres. La démarche n'aura d'autre fil conducteur que celui d'enchaîner la flânerie dans l'ordre croissant de nos 20 arrondissements.  Comme ce célèbre détective qui sert d'enseigne au 15, rue du Bourg-Tibourg, sortons notre loupe et enfonçons-nous dans le premier de nos arrondissements.






                                                                         1er






           Laissons la partie insulaire occupée par ces grands monuments publiques que sont le Palais de Justice et la Préfecture de Police et franchissons la Seine pour nous rendre au croisement de la rue du Cygne avec la rue Saint-Denis. On y aperçoit une belle enseigne en carreaux de faïence de la fin du 19ème siècle inscrite à l'inventaire des monuments historiques (IMH). Souhaitons qu'elle ne se dégrade pas plus.


















         Si le cygne fut au cours des siècles un sujet d'inspiration pour son homonymie avec le signe, nous rencontrerons au fil de notre périple bon nombre d'autres animaux, dont ce symbole du labeur et de la vie en communauté que sont les abeilles et leur ruche. En voici un exemple, lui aussi classé IMH, à l'angle de la rue Rambuteau et de la rue Pierre Lescot. Elle servait autrefois d'enseigne pour le négoce d'un marchand de miel.


     



      D'un des plus petits, passons à l'un des plus imposants de notre faune. Au 3, rue de la Cossonnerie, un immeuble Napoléon III nous livre, en hauteur, une imposante tête d'éléphant. La raison m'en est inconnue, mais n'a, en tout cas, aucun lien avec ce nom de Cossonnerie, qui, au moyen âge, désignait un poulailler. Un marché aux volailles y ayant existé dès le 14ème siècle, tel est l'origine de cette curieuse appellation.




          Abandonnons la zoologie pour nous laisser charmer par ces 2 sirènes qui, du linteau de l'entrée du 65, Bd de Sébastopol, semblent nous inviter à en franchir le seuil.





       


















 

         Méfions-nous de leur chant envoûtant et retournons voir nos amis les bêtes à l'angle de la rue Saint-Denis et de la rue La Reynie. Ces chats sculptés dans la pierre et déplacés, au début du 20ème siècle, de leur précédent habitat situé à l'angle opposé de l'intersection, rappellent l'ancienne confiserie "Au Chat Noir".

 
 


          Dans ce quartier historique, s'il en est, nous voici maintenant devant cette nouvelle enseigne qui signalait, sous le 1er empire, un marchand de cordage "À la Bonne Renommée", d'où cette renommée que l'on aperçoit  au 33, rue de La Ferronnerie.
       


          Pour poursuivre dans les couronnes et les enseignes, celle du 43, rue Saint-Honoré, dans un style Louis XVI, se traduit par un cygne couronné.    








       

          Ce vieux quartier n'abritait pas que des cygnes et des oies blanches... Ainsi la rue du Pélican, dont on peut lire le nom dans la pierre suivant l'ancienne indication de voirie, portait précédemment le nom de "Poil au Con" de par sa population largement fournie en prostituées. Un nom par trop évocateur que les édiles supprimèrent comme ils le firent également de la rue Tire-Vit, devenue successivement Tire-Boudin puis Marie-Stuart, ou encore de cette rue Gratte-Cul rebaptisée Dussoubs, sans oublier celle de Trace-Putain maintenant Beaubourg et pour en terminer, celle de Pute-y-muse (s'y amuse) actuelle rue du Petit Musc dans le 4ème. Nos ancêtres appelaient un chat un chat! Des oreilles chastes et des principes religieux, voire pudibonds y mirent le haut-là...






 
        La gourmandise faisant, elle aussi, partie des péchés capitaux, nous ne rentrerons pas dans ce restaurant du 165, rue Saint-Honoré et nous nous contenterons d'observer, de la place, ce lion au pelage doré et à l'air bien repu qui se repose sur une des corniches de sa façade.  





          Aura-t-il été nourri par un des sociétaires des "Cuisiniers de Paris" dont le siège, au 45, rue Saint-Roch, présente deux robustes atlantes aux bustes engainés? Ils semblent tous deux réfléchir à la constitution de leur prochaine carte. Ceci depuis 1917 où ils furent placés là par l'architecte Bruno Pélissier.








        Les cousins du précédent lion d'or, ont quant à eux, au 56, rue J-J Rousseau, l'air bien dépité... Sans doute attendent-ils qu'une bonne âme viennent leur nettoyer le pelage pour les rendre plus représentatifs de leur rang de roi des animaux...






           Mais le flâneur parisien se doit d'abaisser également son regard si il veut satisfaire à sa curiosité. Ainsi, au 198, de la rue de Rivoli, découvre-t-on sur le trottoir cette ancienne inscription en mosaïque d'un marchand de pipes qui a sans doute dû la casser depuis. C'est actuellement l'adresse d'un marchand de glace.













       
          Le Louvre, en vis à vis, fait parti des grands édifices dont j'ai pris le parti de ne pas traiter, mais je ne peux résister à vous offrir cette impressionnante descente de gouttière, appelée dauphin, qui se situe dans l'angle du pavillon du Roi.










         Et puisque nous sommes à cet endroit excentré du palais qui lui confère le caractère d'être peu connu des foules qui se pressent à l'entrée de la pyramide, lever les yeux, pour observer en hauteur ce graffiti, qu'un facétieux Colliaux, dit "La Fouine", inscrivit il y a sans doute bien longtemps. Ce curieux personnage marqua également son passage sur la façade nord de l'église Saint-Leu Saint-Gilles ainsi qu'au dessus de la crypte du Rosaire de l'église Saint-Sulpice.





     

           Comme lui, continuons à fouiner et retournons sur nos pas pour nous rendre rue de la Ferronnerie qui porte bien son nom puisqu'on y trouve de beaux et nombreux appuis de fenêtre, dont celui du 27 en style rocaille Louis XV.






       

           Ou encore ce travail du XVIII ème siècle en façade du 11 de cette même rue qui fut attribuée aux pauvres charrons par saint-Louis. Notons que cette artère fut le tragique témoin de l'assassinat de Henri IV, une plaque commémorative en vis à vis de cette adresse en relate le souvenir.
 





          Nous arrivons maintenant devant une utilisation du travail du métal nettement plus contemporaine. Au 16, rue du Louvre, l'architecte Frantz Jourdain a, en 1912, fait poser cette belle porte ouvragée en fer et laiton dans un encadrement floral.





         Et pour en terminer avec cette présentation des arts métallurgiques ainsi que de notre arrondissement, voici une petite enseigne "au soleil d'or" qui rayonne depuis 1752 au 19, rue du Roule.









                                     2ème






         Nous ne sommes pas tombés dans les geôles de la Conciergerie où nombre de suppliciés passèrent leurs derniers instants sous les heures troubles de la Révolution. Nous poursuivrons donc notre périple dans ce grand jeu de l'oie qui nous entraîne dans le deuxième arrondissement.



         Un couple d'Atlante et Cariatide nous attend au passage Bourg-L'Abbé, 3, rue de Palestro. Allégories du commerce et de l'industrie, ils furent sculptés par Aimé Millet en 1863 pour  accueillirent les chalands qui s'y promenaient depuis son édification par l'architecte Auguste Lusson en 1828. Au centre du cartouche on distingue une ruche, décoration chère à ce 19ème siècle en tant que symbole de l'organisation et du labeur. IMH.






        Elles ont peut-être butinées à l'ombre de ce grand arbre, enseigne d'un marchand de bouchon inscrite à l'IMH et sise au 8, rue de Tiquetonne. Ces enseignes, jusqu'au début du 19ème siècle, pendaient à de longues potences de fer, parfois bruyantes et même dangereuses. On força les marchands à les retirer et à les appliquer sur les murailles comme ce fut le cas pour celle-ci.










         Appliquée également au mur pour une autre raison, nous trouvons au 135, rue Saint-Denis, ce rappel de l'existence de la muraille de Philippe Auguste qui la fit établir entre 1190 et 1220. Longue de 5100 m, elle cernait le Paris d'alors et le défendait par des tours monumentales distantes entre elles d'une double portée de flèche. On en trouve de nombreux vestiges, dont le plus important rue des Jardins Saint-Paul dans le 4ème.






         Bien plus récente est cette riche façade du 61-63, rue Réaumur édifiée par les architectes Philippe Jouannin et Edouard Singery en 1900. On y découvre une ornementation néo renaissance, s'inspirant des signes zodiacaux, sculptée par F.A Jacquier.







         Traversons la rue et évitons de déranger cet indien à l'air peu commode qui se campe au 92. Il fut sculpté dans la résine, ce qui explique qu'il ne nous ait proposé de fumer le calumet de la paix.









         Qu'à cela ne tienne, nous pouvons maintenant aller nous désaltérer d'une tasse d'un bon café au 10, rue des Petits Carreaux. L'enseigne, quelque peu controversée de nos jours, mais on ne peut refaire l'histoire... était celle d'une brûlerie de café et vente de produits exotiques de la fin du 19ème.








          Mais, si comme certains de nos ancêtres colonialistes, nous avons quelques fautes à nous faire pardonner, il nous est possible de nous recueillir devant cette Vierge à l'Enfant du 18, rue Notre Dame de la Recouvrance. La légende associée à ce nom rappelle qu'un seigneur de la Roche-Sebien en Gétigné haïssait l'un de ses domestiques. Cette aversion irraisonnée se poursuivit après la mort du pauvre homme. La fille du seigneur, alors que celui-ci était devenu aveugle, se rendit un jour sur la tombe de l'infortuné dont elle révérait, quant à elle, la mémoire. Remarquant une fleur à proximité de la tombe, elle eut l'idée d'en recueillir la rosée déposée sur les pétales et d'en frotter les yeux de son acariâtre paternel. Retrouvant aussitôt la vue, il changea de sentiments et pour se faire pardonner, fit construire en bordure de la tombe de son souffre-douleur, une chapelle dédiée à Notre Dame de la Recouvrance.





        Ouvrons donc à notre tour grands les yeux, pour retrouver, sur un bâtiment abritant pourtant des activités des plus sérieuses, notre bon Bacchus aux yeux quelque peu chavirés... Nous sommes au 6, place de la bourse, devant le siège de l'autorité des marchés financiers!
   
      













          Au 7, rue Vivienne, encore un bâtiment des plus solennel, notre Bibliothèque Nationale, représentée cette fois, sur une de ses entrées, par un fier coq moins irrévérencieux que notre joyeux fêtard. classé MH.





       
 








         Symbole lui aussi plus académique, que ce lion du 1, place Boieldieu, qui rugit sur la façade depuis le 18ème siècle . IMH.












           Si les lions sont bien représentés sur nos bâtiments, il en va de même de tous ces mascarons qui, par milliers, nous offrent leurs mimiques. Ainsi celui du 14, rue Volney qui, gentiment, nous adresse un sourire.




        




          L'architecte du 5, Av de l'Opéra c'est, lui, inspiré de l'antique, pour nous livrer cet Hercule revêtu de la dépouille du lion de Némée. L'imposte montre également un excellent travail de l'artisan qui y représenta un Chérubin tenant en respect deux dragons.






        Sous nos pas, cette fois à l'entrée du Louvre, rue de Rivoli, cette oeuvre de l'artiste Jean Dibbets qui, en 1994, a matérialisé, grâce à l'incrustation de 135 plaques de laiton au nom d'Arago disséminées sur une ligne imaginaire, l'ancien méridien de Paris.




       


           Autres marques, autres temps, que celles gravées dans la pierre en 1647 sur la façade de l'église Saint-Germain l'Auxerrois. On y lit les noms des dénommés Pierre Pillon et Toussanct La riviere. Nous retrouverons P. Pillon sur une inscription à Notre-Dame.








       De nouveau un illustre inconnu, bien qu'étant relaté par Victor Hugo dans les Misérables, que ce Bouginier, peintre raté, affublé d'un appendice nasale digne de Cyrano et représenté ironiquement en façade du 44, place du Caire. L'immeuble retour d'Egypte est de 1799. Il abrite l'une des entrées du passage du Caire, voisin. On y distingue également les traits de la déesse Hathor avec ses oreilles de bovidés.... Que de curieux personnages...



          Ils ne sont plus d'époque et ne pourraient guère alimenter les chroniques de l'Agence France Presse dont une belle plume domine le hall d'entrée au 35, rue du Louvre. Elle y retranscrit l'histoire depuis sa création, le 20 août 1944.
 






        Sur cette photo, nous reconnaissons la toison du lion de Némée, mais que fait-elle sur ce masque aux traits féminins? Un des habitants du 33, rue Montmartre aurait-il la réponse?
















         Quant à ce mascaron, du 62 de la même artère, il ne témoigne plus que du caractère transitoire du théâtre humain. La matière se suffit à elle-même pour se transformer et disparaître. Restons vigilant pour faire que notre patrimoine, aussi insignifiant puisse-t-il être, perdure le plus longtemps possible.





         Colbert, aurait sans doute approuvé à l'annonce de cette invitation, surtout en ce qui concerne l'immeuble du 7, rue du Mail, puisque ce bien lui appartenait, comme le signifie ces têtes de chapiteaux où l'on peut distinguer deux couleuvres dont le nom latin coluber se rapprochait de son patronyme.






         A quelques pas, au 5 plus exactement, autre façade ancestrale, datée de 1666, anciennement hôtel Le Tellier, avec ce visage d'homme mature surmonté d'une coquille et encadré de cornes d'abondance d'où se déversent des bouquets de fleurs.






          Plus juvénile, le 18, de la rue Vivienne nous offre le spectacle d'enfant et angelot chevauchant chacun un sanglier.






         On pourrait sans doute inscrire l'immeuble du 13, rue Marivaux dans le livre des records, de par l'abondance des roses qui le décorent!








        Dans ce même ouvrage, on pourrait également inclure les oeuvres de l'architecte Bocage, du sculpteur Camille Alaphilippe assistés du céramiste Bigot qui s'y sont donnés à cœur joie pour décorer d'une faune et d'une flore maritime le 6, de la rue de Hanovre. Étoiles de mer, pieuvres, crustacés, coquillages, algues... ornent dans des tons ocre-verts rappelant le sable et les algues, cette façade d'immeuble à l'origine occupé par l'architecte qui en fit la vitrine de son talent en 1908. IMH.


















          Dans une artère plus fréquentée, au 23, Av de l'Opéra, nous voici devant l'entrée de l'ancien grand magasin "Au Gagne Petit". Le bâtiment, tout en profondeur, fut construit en 1877 par l'architecte Auguste Troncquois. Le commerce n'existe plus mais, l'enseigne, inspirée d'une peinture de David Teniers le jeune a été heureusement conservée et inscrite aux MH.




        

     

          Retournons dans nos petites rues, celle de la Jussienne, déformation de l'Egyptienne qui faisait référence à Marie. Plus précisément au 2 bis, devant un hôtel particulier du XVIII ème construit par Pierre Quirot le jeune, et où nous sourit une belle jeune femme... Peut-être la célèbre Madame Dubarry qui, après le décès de son royal amant Louis XV, se retira au 16 de cette rue.








           L'histoire bien plus récente de ce "mur des vents" date de 1974, année où l'y installa l'artiste Pierre Comte, à l'angle des rues Saint-Sauveur et Dussoubs.











        




         Poussé par un zéphyr nous avançons dans cette petite rue Dussoubs où, ce qui semble être un ancien puits, au 27, n'a plus rien à offrir au passant que son émouvant témoignage d'un temps révolu. IMH.








        Assoiffé, nous achèverons donc cette visite du second de nos arrondissements par la contemplation d'une façade de style Empire ou Restauration avec ses niches et statues typiques de la période. Le 136, de la rue Montmartre marque ainsi la fin et le début de nouvelles pérégrinations.





                                       

                                                                        

                                                                      3ème

         
       


            Toujours dans le coeur de la capitale, nous plongeons maintenant dans le quartier du Marais. Comme son nom l'indique, il est issu d'une ancienne zone de marécage qui, à partir du 12ème siècle, s'urbanisa pour devenir un des hauts lieux du noble habitat. Peu touché par les travaux du 19ème siècle et essentiellement bouleversé par la fermeture du marché des halles et la construction du centre Beaubourg, il a su conserver le charme de ses petites rues et de ses vieux immeubles.



           Du 3ème arrondissement nous débuterons, comme pour suivre un zodiaque inscrit dans la pierre, par une splendide tête de bélier qui, en console, vient soutenir le balcon de l'hôtel particulier Le Lievre ou De La Grange datant de 1663 au 6, rue de Braque. IMH.




         

          Sur un ton plus comique et tout en couleur, voici un Dom Quichotte dans sa quête inconsciente. Œuvre de l'artiste Robert Combas, l'un des initiateurs du mouvement "Figuration Libre". Il égaye la placette de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes.









         Plus classique, mais également réjouissante, cette représentation de la danseuse Loie Fuller soutenant le balcon du 39, rue Réaumur. L'immeuble fut construit en 1900 grâce aux concours de l'architecte Pierre Salard et du sculpteur Pierre roche. Ils y immortalisèrent une artiste de la fin 19 ème, début 20 ème qui fut l'une des initiatrices de la performance et de la danse moderne.




         




        Dans un autre registre et représentant l'un des plus anciens vestiges du Paris médiéval, voici celui du prieuré Saint-Martin des Champs. L'échauguette et son mur crénelé date de 1140 et furent restaurés en 1273. On l'aperçoit en haut de la rue de Vertbois, côté impair.





       
         En bas de cette même rue, au n° 38 est encore présent ce détail hygiéniste du début 20ème qui dorénavant prête à sourire. Il s'agissait pourtant d'un progrès des plus important, à l'instigation de la loi de 1894, qui imposa aux immeubles parisiens de se relier au tout à l'égout.





         Des profondeurs méphitiques, revenons au rayonnement solaire pour admirer cette œuvre du sculpteur Jules Rispail qui, en 1908, représenta au dessus d'une méridienne l'allégorie du jour et de la nuit. Les architectes Raymond Barbaud et Edouard Bauhain furent les maîtres d'œuvre de cet édifice du 18, rue Perrée.






        Au 57, rue de Turbigo se dresse sur une hauteur de 3 étages la plus grand cariatide de Paris.






            Au 45 de la rue Meslay, c'est un petit ouistiti qui, du haut de cet hôtel Louis XVI, nous invite à venir réveiller cette jeune femme aux traits quelque peu figés.





       
       

             Au 83, rue Charlot, un autre personnage parait également assoupi. Il est l'œuvre de l'artiste Gregos. Passons sur la pointe des pieds...









       Et allons contempler ces deux belles cariatides, au 116, rue de Turenne, qui semblent vouloir nous livrer le secret du filtre d'amour...






           Utilisaient-elles des décoctions d'herbes cueillies dans cette vieille rue de l'Oseille, actuellement de Poitou, dont on voit encore le marquage ancien dans la rue Vieille du Temple? Ces indications de rues gravées dans la pierre existèrent de 1729 à 1806, date à laquelle on les remplaça par nos actuelles plaques amovibles.





       
        Dans ce Marais médiéval, existait la grande boucherie entre les rues Saint-Jacques, Saint-Martin, Saint-Denis et la Seine. L'artiste Bonom a-t-il voulu en rappeler le souvenir, en 2009, lorsqu'il a peint cette carcasse de boeuf ? En tout cas, elle nous surprend au 119, de la rue de Temple!






          Les étals ont depuis longtemps disparu, mais pas la trace du Fief des Coutures Saint-Gervais FCSG visible à l'angle de la rue du même nom et de la rue de Thorigny. Le mot couture désignait des cultures, celles-ci appartenant aux religieuses Saint-Gervais, bornées par ces marquages.
















          S'il faut parfois chercher l'origine des mots, qu'en est-il de cette représentation du 20, rue de La Porte? Maçonnique ou de Compagnonnage? L'établie ferait penser à la 1ère hypothèse mais l'alambic-athanor irait dans le sens de la seconde....








      






           

          Poursuivons notre chasse et allons voir cette belle hure de phacochère au 67, Bd Beaumarchais qui nous rappelle que l'hôtel du Grand Veneur était tout proche.















     
       
         Plus accueillant, avec ses ailes déployées, est cet ange du 51 de la même artère. Méfiance toutefois avec ce félin qui, servant de poignée de porte, nous invite, à la même adresse, à rester sur nos gardes...











                                                                           




                                   

                                    4ème





         Accélérons le pas pour sauter une case de plus et entrer dans le 4 ème arrondissement. Tout d'abord franchissons de nouveau le grand bras de la Seine pour accoster sur l'Ile Saint-Louis.



          Notre première rencontre sera celle de cette statue à l'angle de l'ancienne rue "de la Femme sans Tête", actuellement Le Regrattier et du quai Bourbon. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette statue n'a rien à voir avec le précédent nom de rue. Elle représentait Saint-Nicolas, patron du propriétaire de l'hôtel situé à l'angle des deux rues. Ce Nicolas Jussaud l'y avait fait installer au XVII ème siècle, mais la Révolution l'abattit un siècle plus tard. Quant au nom de la rue il provenait d'une enseigne d'un cabaret où une femme sans tête tenant un verre avait comme devise: " tout est bon" . IMH.





        

         À la pointe de l'Ile, nous retrouvons Hercule dans un autre de ses travaux. Il est ici en lutte avec le centaure Nessus au 45, quai de Bourbon. Deux cartouches le montrent, muni de sa massue en bois d'olivier, sur l'immeuble conçu en 1659 par François Le Vau, frère de Louis Le Vau, premier grand architecte de Versailles.













       À l'époque, lorsqu'on se déplaçait à cheval, il fallait pouvoir, par moment, attacher sa monture. L'anneau de cette charmante petite grille, agrémentée d'une tête de cheval servait sans doute à cela. On le trouve au 16, rue Guillaume Budé.










        Hue donc! Jusqu'au 24, quai de Béthune, lieu privilégié si il en est... Il fut appelé quai des balcons de par son habitat constitué d'hôtels particuliers. En voici donc un conçu pour Denis Hasselin, panetier de Louis XIV, avec sur sa porte, des têtes de béliers sculptées par Le Hongre qui oeuvra également dans les jardins de Versailles.





          Sur le quai opposé dit d'Anjou, tout aussi riche, remarquez ce magnifique dauphin de l'hôtel Lauzun. Il crache ses eaux pluviales depuis 1657, date à laquelle le bâtiment fut construit sous les ordres de Louis Le Vau. Au 19ème siècle s'y réunissait le club des Haschichins avec entre autre: Baudelaire, Musset, Théophile Gautier... Actuelle propriété de l'état; classé MH.




















   
       D'un goût plus sujet à controverse, cet hôtel particulier du 2 bis, quai des Celestins. L'hôtel Fieubet est un pastiche baroque remanié en 1857 par son propriétaire du moment: le marquis de La Valette. Il est actuellement occupé par l'école catholique Massillon. IMH.





















     








       

         Comme le temps passe! Cette horloge du 8, rue Beautreillis, encadrée de deux dauphins est difficile à dater, en tout état de cause elle a décidé de définitivement stopper sa course à 12 heures.
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          Alors qu'à quelques pas de là, la vie pleine d'entrain se poursuit dans un jeu de mains et ballon, comme visible au 7, rue Neuve Saint- Pierre, entrée d'un terrain de sport.














           Un peu de jogging et nous voici devant la porte du 12, rue de Sévigné. Sur celle-ci, en 1693, un certain Jacques Corniliot y a inscrit son nom, phénomène extrêmement rare sur une huisserie pour être signalé.












      

        
     


        Levons maintenant les yeux pour admirer cette double lucarne du 30 de la même rue.






           De ces signatures rares et anonymes qu'il nous arrive de croiser, en voici une que son scribe a pris grand soin de graver. Elle est d'un certain Nicolas, qui sur un pilier situé en vis à vis du 11 de la place des Vosges, a daté son inscription de 1764. Influença-t-il un autre Nicolas, en l'occurrence Restif De La Bretonne qui, quelques années plus tard, sacrifia lui également, entre quelques pages de son abondante littérature, à cette anodine occupation...?






           En tout cas, quel que fut ce personnage, il eut pu admirer, lors de ses propres déambulations, cette impressionnante Gorgone Méduse sculptée sur la porte d'apparat de l'hôtel des Ambassadeurs de Hollande au 47, rue Vieille du Temple. Elle est l'œuvre du sculpteur Thomas Regnaudin et date de 1660. classé MH.















           Autres défenseurs que ceux du 24, rue du Temple. A l'attique de l'entrée, un couple de griffons, créature à tête d'aigle, au corps de lion muni d'ailes, demande réflexion avant toute intrusion dans ces lieux! Eugène Sue situa une partie de l'intrigue des "Mystères de Paris" au 14 et au 17 de cette rue où il fit loger les concierges Pipelet.







          Moins inquiétant, mais posant questionnement, est cette plaque datée de 1663 au 27, de la rue du Bourg Tibourg. Est-elle là depuis l'origine et que signifie-t-elle avec cet écusson fleurdelisé surmonté d'une couronne?





        Cette belle grille du 1, rue Pecquay devait, par contre quant à elle, indiquer la présence d'un marchand de vin. Au 18ème siècle la loi imposait à ce type d'échoppe d'en protéger de la sorte leurs vitrines.





        La taverne a disparu, aussi filons vers l'ancien Cul de Sac du Bœuf, 10, rue Saint-Merri, devenu Impasse par la grâce de nos édiles, gardiens de la bonne moralité. Sur cette même plaque se trouve encore visible, sous la forme de ce N° 10, l'ancien découpage des 20 quartiers de Paris en cours de Louis XIV à 1789. D'après l'historien Lavallée, outre cette période, la capitale fut découpée en 4 quartiers sous Saint-Louis, en 8 sous Charles VI, en 16 sous Henri III, puis de 1789 à 1791 en 60 districts, après cette date en 88 sections. En 1796 en 12 arrondissements et enfin depuis 1860 en nos 20 arrondissements.

       










    Pour poursuivre avec les divisions administratives, voici celle des corps de métiers, qui, comme celui des lingères établit en 1716 au 22, de la rue Quincampois, perdure dans le souvenir grâce à ce cartouche.





       








            Plus éphémère sera cette œuvre de Jeff Aerosol qui l'a peinte en juin 2011. De ce mur de la rue Brise-Miche, elle nous invite à faire silence à proximité de l'église Saint-Merri qui la jouxte.















         Mais inutile de se protéger par des bouchons d'oreille du bruit de cette cloche incrustée à l'angle du 90, du quai de l'hôtel de ville. Elle sert d'enseigne à la librairie des Compagnons du Devoir.








     
          Ce fut peut-être l'un de ces disciples qui confectionna cet appui de fenêtre au 17, rue des Barres? Il rappelle en son centre, l'orme qui se dressait sur le parvis de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, et à l'ombre duquel les commerçants signaient leurs contrats au moyen-âge et jusqu'à la Révolution.





          Toujours un beau travail, bien que plus moderne, avec cette grille de porte en fonte du 4, rue Louis-Philippe. Faune, flore, mythologie, les détails foisonnent autour de ce personnage renaissance.






         Autre personnage que celui-ci, extrait de la galerie des Rois qui s'aligne sur la façade de Notre-Dame. Cette série des rois de Judée, confondue pendant la Révolution Française avec les rois de France, fut détruite par la vindicte populaire. Lors de la restauration de l'édifice au 19ème siècle, l'architecte Violet le Duc reconstitua cette série, identifiant l'un des personnage, en l'occurrence sur la photo, à sa propre personne. Clin d'œil à l'histoire qui ne manque pas d'un certain humour...
          






          Nouveau clin d'œil à la petite histoire que cette colombe dans la rue du même nom à l'angle de la rue des Ursins, anciennement rue Denfer. Elle témoigne selon une légende d'une colombe qui, au moyen âge, aurait nourri sa compagne prisonnière des décombres d'un bâtiment qui s'était écroulé sur leur nid. Remarquez au dessus de la porte les deux colombes qui s'y cachent dans la verdure.





          Réalité plus dramatique, cette fois, pour ce couple célèbre que fut Héloise et Abelard. Ils habitèrent, d'après le panneau commémoratif, au niveau de l'actuel n° 11 du quai aux Fleurs. C'est au début du 12 ème siècle que débuta leur idylle. Abélard, d'abord précepteur d'Héloise, nièce du chanoine Fulbert, séduisit celle-ci et lui fit un enfant au grand dam de son oncle. Pour se venger, celui-ci, le fit saisir et émasculer. Héloise se retira dans un couvent et Abélard dans une abbaye. Leur tragique histoire a perduré dans l'art et la littérature jusqu'à nos jours.





         Le temps n'efface pas tout... Ainsi ce boulet de canon, incrusté dans le mur de l'hôtel de Sens, qui relate des affrontements des journées du 27,28 et 29 juillet 1830. Ces trois glorieuses qui marquèrent la fin du règne de Charles X et celui de l'intronisation de Louis-philippe.






            Les périodes révolutionnaires furent l'occasion de troubles sanglants, mais également de tentatives de reprise en main de l'ordre et de la loi. Ainsi en témoignent ces panneaux, qui durant la révolution française, indiquaient le lieu d'affectation de l'affichage des lois et actes de l'autorité publique. Ici sur la façade du temple de la rue Saint- Antoine.





         Des lieux de culte, retournons au plus célèbre, Notre-Dame. Sur une colonne engagée du portail Sainte-Anne, on retrouve la signature de ce Pierre Pillon précédemment rencontrée sur la façade de l'église Saint-Germain l'Auxerrois. Il s'y appliqua cette fois en 1648.






           Longeons la Seine et rendons-nous sur le quai de l'arsenal, à son extrémité ouest, pour découvrir ce que purent être les crues du fleuve depuis celle de 1910.




        
         
 

        

         Tiens! Revoilà notre ami Gregos dans ses œuvres... à l'angle de la rue Saint-Merri et de la rue du Renard. 






       


          Et un peu plus loin, Hercule toujours revêtu de la toison du lion de Némée. Cette fois le sculpteur l'a voulu sous des traits juvéniles au 43, rue des Francs-Bourgeois... Pourquoi pas?

















      Celui qui a travaillé sur le porche de l'hôtel d'Albret, 31, rue des Francs- Bourgeois, l'a traduit, lui, de manière plus classique et  plus viril. Classé MH.












       Notre héros, lors de son 7ème travail, aurait pu lutter contre cet impressionnant taureau dont la tête orne le mur du 8, rue des Hospitalières Saint-Gervais. Cette œuvre d'Edmée Gaulle décorait précédemment un ancien pavillon de boucherie.








        De ces vestiges d'un Paris disparu, voici, rue Eginhard, une margelle de puits qui servait à alimenter les maisons locatives des religieuses Hospitalières Saint-Gervais.







         Disparu également, mais des plus tragiquement, fut le comte Annibal Coconas. Impliqué dans un complot contre la personne d'Henri III, il fut condamné et décapité en 1574. Un pamphlet protestant prétendit qu'Henriette de Nevers, son amante, fit embaumer sa tête qu'elle conserva derrière son lit. Réalité ou médisance, toujours est-il qu'une enseigne au 18 de la rue de Birague sauvegarde le souvenir du supplicié.




         Successeur de son bourreau, nous sommes maintenant devant l'effigie d'Henri IV, qui, du haut du pavillon du Roi, place des Vosges, nous observe d'un regard bienveillant.










       En vis à vis; du pavillon de la Reine, c'est un visage entouré de rayons qui en distingue la royale affectation, bien que, ni celle-ci, ni son époux n'y vécurent jamais.






          Plus roturière est cette plaque, fixée depuis 1852 à l'angle de la place et de de la rue du Pas de la Mule, et qui signale le legs au bureau de bienfaisance de l'un des anciens propriétaires des lieux.





         Pauvre, peut-être, mais sans doute pas honteux devait être ce rémouleur au 1, rue de Fourcy. L'enseigne est une copie déplacée du croisement des rues des Nonnains d'Hyères et de l'Hôtel de Ville et dont l'originale est au musée Carnavalet.



























           La visite de l'arrondissement s'achève. Il fait soif! Désaltérons-nous donc à cette fontaine Wallace située dans l'allée des Justes. Sir Richard Wallace, philanthrope amoureux de Paris, en offrit à la ville 66 exemplaires en 1871. Dorénavant plus décoratrices que fonctionnelles, il n'en reste pas moins que leur filet d'eau continue à couler entre les 4 cariatides, symboles de: la Simplicité, la Bonté, la Sobriété et la Charité. IMH.






            Cette eau, tour à tour vivifiante ou parfois destructrice, comme le rappelle cette plaque du quai de Béthune, indiquant la crue de 1910, qui sera notre dernier témoin du 4ème arrondissement.






                                                                       

                                     5ème






         Nous n'aurons pas à retrousser nos pantalons pour aborder le 5ème arrondissement, la rive gauche et son célèbre quartier latin. Ce sont, avec l'île de la Cité, les fondations de notre capitale. Les vestiges de l'époque romaine en sont les témoins. C'est de la présence de l'Université, qui s'y installe à la fin du 12ème siècle, que l'on va lui octroyer ce nom. Mais, si je ne peux qu'inviter les lecteurs à la visite de ces témoignages de notre histoire que sont les thermes de Cluny, les arènes de Lutèce, ou, plus récents, les Universités, ils ne sont toutefois pas exactement de notre propos.



        Je me contenterai donc d'évoquer cette trace moins glorieuse de notre passé, qui au 1, rue des Grands Degrés, n'en est pas moins digne d'intérêt. Une peinture murale publicitaire y indiquait la présence d'une entreprise de décoration de nos jours disparue. Un joli travail heureusement conservé lors d'un tout récent ravalement. IMH.



         Préservée également, cette statue représentant l'archange Saint-Michel au 14, rue de Bièvre. Elle indiquait l'emplacement de l'ancien collège Saint-Michel fondé en 1348.



         Dans la rue parallèle des Bernardins, on peut remarquer, au 17, ces beaux gardes-corps, avec ce décor de dauphin, qui furent commandés par l'architecte J.M Boussard en 1890. Architecte prolifique et inventif dont nous retrouverons le travail au fil de notre cheminement.








          Autre inventif de génie, que fut Salvador Dali qui, en 1966, pour un ami tenant boutique au 27, rue Saint-Jacques, réalisa cette charmante petite méridienne plaquée en hauteur du décrochement des immeubles de la rue. 





       
         Qu'il est eu ou non un cadran solaire à sa disposition, le temps a dû paraître long au pauvre Saint-Julien l'Hospitalier. Alors qu'il chassait en forêt, un cerf lui prédit qu'il tuerait ses propres parents. Bouleversé, il s'expatria et se maria. Mais un jour, alors qu'il s'était absenté, ses parents vinrent lui rendre visite à l'improviste. Son épouse pour les honorer au mieux, leur prêta le lit conjugal. Julien revenu dans la nuit, croyant surprendre sa femme et son amant, fou de rage, transperça les corps aperçus dans sa couche avant de se rendre compte de sa méprise. La prédiction s'était accomplie. Pour expier sa faute, il se fit ermite et, établi au bord du fleuve, passeur de pèlerins. Un jour, c'est le Christ lui-même qui, alors qu'il le menait dans sa barque, lui annonça son pardon. Cette légende se retrouve illustrée sur l'enseigne du 42, rue Galande. Attestée depuis déjà 1380, et bien que déplacée, elle n'en reste pas moins la plus ancienne de nos enseignes parisiennes sous sa forme de copie, l'originale étant conservée au Louvre.





         

        Autre enseigne, celle-ci s'associant à l'art du jeu de mots, que celle du 13, rue Saint-Severin, "Au cygne de croix" .




        
       

        Plus moderne, mais également non dénuée d'humour, est cette surprenante locomotive qui nous attend en gare du 37, rue de la Harpe.







       Invitation aux voyage... mais pour nous pédestre. Nous aurions, sinon, risqué de rater cette délicieuse scène du 35, rue Monge où l'on aperçoit un couple d'oiseaux au dessus de leur nichée. Œuvre signée H. Sciou.




          Les architectes des immeubles bordant la place Jussieu, ont souhaité un travail décoratif nettement plus ostentatoire. En 1842, Totain et Vigreux ont opté pour un style néo renaissance riche en représentations.

     



         
          Également riche en détails, mais dans un tout autre domaine, se trouve être la fontaine Cuvier à l'angle de la rue Linné. Édifiée en 1840 par l'architecte Vigoureux assisté du sculpteur Jean-Jacques Feuchère, elle nous révèle une impressionnante galerie animalière qui aurait sans doute ravi le paléontologue si il n'était décédé quelques années auparavant. IMH.
         




          Cuvier, mort en 1832, n'aurait pas pu apprécier non plus, bien qu'il en fut l'un des professeurs, cette série animalière et cynégétique visible sur le mur de la galerie de paléontologie construite en 1898 et longeant la rue Buffon. Classé MH.
















         Quelques décennies plus tard, ce fut à l'Art Déco, des années 20 aux années 40, à inspirer de nombreux architectes, comme cet exemple aux lignes pures et géométriques soulignant les ouvertures du 15-17, rue Daubenton. L'immeuble fut signé en 1932 par les architectes Jean Boucher et Georges Leclerc. Nous retrouverons quelques beaux exemples de ce courant dans la suite de notre périple.






           En attendant réjouissons-nous de ces espiègleries enfantines qui nous charment d'un air de mandoline au 5, rue Larrey.






          
      Continuez à nous divertirent les mômes! Nous, on doit poursuivre notre chemin et aller voir cet ancien commerce d'équidés, avec sa belle tête de cheval, sis au 13 de la rue Geoffroy Saint-Hilaire. Rappelons que le marché aux chevaux avait élu domicile, de 1857 à 1908, non loin de là, au 50, du Bd de L'Hôpital. 






        Le cheval vapeur avait détrôné l'animal quand, l'architecte Georges Jacquet réalisa en 1926 l'immeuble du 10, Bd du Port-Royal. On peut y admirer cet appui de fenêtre Art Déco avec son rappel de "la garçonne" emblématique des années 20.













En passant à l'angle de l'avenue des Gobelins et de la rue de Valence, vous foulerez l'emplacement de l'ancien moulin Saint-Marcel actionné en son temps par la Bièvre. Cette rivière, dont le nom provient vraisemblablement du latin biber ( castor), prenait sa source à 5 km de Versailles pour se jeter dans la Seine vers l'actuel pont d'Austerlitz. Un canal de dérivation, creusé en 1148, la faisait passer également par l'actuelle rue de Bièvre. C'est sur ses berges que s'établirent nombre de tanneries, de corroyeurs, de teinturiers, rendant sa proximité très malsaine pour la santé. Elle fut recouverte au début du 20ème siècle et ses eaux se jettent actuellement dans le grand collecteur.




        
          Si l'élevage porcin est également créateur de nuisances, nous ne pouvons que nous réjouir des activités annexes qu'il engendra au 134, rue Mouffetard. La façade que l'on y découvre appartenait au traiteur Facchetti. Elle fut peinte, suivant un procédé particulier, entre 1929 et 1931 par le maçon italien Adigheri. Actuellement inscrite aux MH.






          



 
          


        Dans cette vieille rue parisienne, chère à Georges Duhamel qui la décrivait comme "dévouée à une gloutonnerie farouche" on trouvait, associé à ce pêché, plus d'un marchand de vin... L'un d'eux, en 1592, nommé Pierre Dupuy posa, au niveau du 122 de la rue, une enseigne en pierre peinte qu'il intitula "à la bonne source". IMH.









         Cette ancêtre a survécu à plus de 4 siècles d'existence, ce qui n'est malheureusement pas le cas de cette autre enseigne d'un goût douteux, qui, au 69, parait provenir d'un char de carnaval... Elle remplace celle d'un vieille arbre sculpté dans le bois qui était d'une toute autre facture et qui indiquait, au 19ème siècle, l'emplacement du "bal du vieux chêne". Lors d'un ravalement, cette vénérable enseigne fut tout simplement jetée à la benne par des ouvriers iconoclastes! On peut encore voir l'originale sur une photographie d'Adget datée de 1911.









          Ne nous attardons pas sur cet exemple à ne pas suivre pour nous rendre devant le 14 de la même rue où une autre enseigne est, elle, sujet à polémique. Un "Nègre Joyeux" y verse depuis 1748 son breuvage dans ce qui fut l'une des plus ancienne chocolaterie de la capitale. On en pense ce que l'on veut, mais l'histoire ne peut se refaire...



          


          Pour achever la série, voici, en tout début de rue, au 6, l'enseigne aux 3 moutons et aux 4 vaches, signalant l'emplacement d'une ex boucherie déjà présente à la fin du 19 ème siècle. IMH.





        











        
           
           L'artère continue, mais de rue Mouffetard, qui tirerait son nom de son ancienne appellation romaine de Mont Cetardus ou de celui de mofettes, nom des émanations pestilentielles qui s'échappaient de la Bièvre, elle devient rue Descartes. Au n° 50, nous retrouvons une plaque commémorative de l'enceinte de Philippe-Auguste. De nombreux vestiges sont encore présents dans le quartier, parfois intégrés dans les habitations elles-mêmes.





       













          Avançons d'une bonne centaine de mètres et retournons-nous pour contempler les oeuvres des artistes Pierre Alechinsky et Yves Bonnefoy sur ce haut pan de mur.





         
       
        Les arbres bleus poussent en altitude, continuons l'ascension pour arriver place du Panthéon, à 61 mètres au dessus du niveau de la mer. Les grands hommes y sont là dans leur dernière demeure. L'architecte Jacques Hittorff, n'y a pas eu cet honneur; il est pourtant à l'origine de nombreux grands projets architecturaux, la Concorde et les Champs Elysées, le cirque d'hiver, la gare du Nord ou encore la mairie du 5ème. Et, moins prestigieux mais laissant libre cours à son imagination, cet immeuble du 13 de la place avec ses personnages qui en égayent quelque peu son imposante solennité.





          Plus austère est cette façade tirée au cordeau du 3, rue Soufflot. On y aperçoit cette série de niches et statues chères à l'Empire et à la Restauration.





        

          Si nos grandes figures de l'histoire sont distinguées jusqu'à leur trépas, le commun des mortels doit se contenter de demeures moins glorieuses à l'issue de son passage terrestre. Ainsi cette inscription à l'angle des rues Saint-Jacques et des Fossés Saint-Jacques en indique la trace sous les initiales du Fief des Tombes, ancien bornage des catacombes où reposent nombre de nos ancêtres parisiens.





       Au dessus de ce marquage FDT, sur ce même pan de mur, on aperçoit l'ancienne inscription du nom de rue. Le "St" fut gratté pendant la révolution, mais un habitant du quartier, vers le milieu du 20ème siècle, décida, avec ses propres moyens, d'effacer ce sacrilège... D'où ce "St" gravé un peu maladroitement...






            Passons des hideuses tentacules de la camarde à celle de cette pieuvre en imposte de l'entrée de l'Institut Océanographique. Situé au 195, de la rue Saint-Jacques, le centre fut édifié en 1906 par l'architecte Henri Paul Nénot, d'après une commande du prince Albert 1er de Monaco.





         Quelques décennies auparavant, l'architecte G. Seitz avait eu l'originalité de laisser présenter ses initiales par 2 démons en console du 26, rue Gay Lussac. Une manière comme une autre de vendre son âme au diable pour atteindre à l'immortalité!



         
         

          Redescendons vers le fleuve avec ses quelques vieilles façades rencontrées en cours de route. En voici une au 75, rue Galande. Encore bien conservée car rénovée et rehaussée d'un étage il n'y a que quelques années. Une photo d'Adget la montre en 1902.








                                                                     6ème





             Le 6ème arrondissement va-t-il, lui aussi, tenter de nous mener en bateau? Allons-y voir et traversons le Bd Saint-Michel, frontière sud de l'arrondissement. Ce boulevard témoigne encore sur le mur de l'École des Mines des batailles qu'eut à subir notre capitale au cours du 20ème siècle. On y observe les impacts d'une bombe allemande qui éclata à proximité, le 20 janvier 1918, et la trace des balles lors des combats pour le libération du 25 août 1944.

         


         

           Tragédie...  mais aussi frivolité pour ce quartier... Au 25, rue de l'Observatoire, de belles cariatides nous offrent leurs gracieux déhanchements.








         À l'autre extrémité de la rue, au n°1, un immeuble cossu nous laisse entrevoir sa riche façade. L'architecte l'a agrémenté de têtes de pachydermes et de lions, associé à une étonnante allégorie des âges de la vie, puisqu'au fil des étages les traits des mascarons s'affirment en maturité. 









          Mais qu'y aura-t-il au delà des combles? Rejoindrons-nous les anges? L'un d'entre eux nous attend au 4, rue des Chartreux. À non... rectification! Il ne s'agit que d'une sculpture décorative. L'artiste a bien pris soin de l'indiquer des fois que... 




        

           Quant à ses petits frères, bien que potelés, ils volent au dessus de l'entrée du 82 de la rue Notre-Dame des Champs. En 1905, l'architecte Constant Lemaire et le sculpteur Louis Holweck les invitèrent à y batifoler sous le patronage quelque peu austère de deux duègnes en cariatides engainées.
















         
















         Avec ses grandes oreilles, le faune du 16, rue Stanislas perçoit sans doute leur babillage, d'où cette mine revêche...




       

        
        Dépêchons, avant qu'il ne sorte de ses gonds! Allons admirer ce bel éphèbe que la lecture transporte jusqu'à l'azur. Il n'a qu'à redescendre au 95, Bd Raspail pour satisfaire ses penchants puisque s'y abrite le siège de la société d'édition "Les Belles Lettres".







         Grimpant toujours plus haut dans les cieux, notre regard chemine à la rencontre de ce coq qui officie, en tant que girouette, au 28 de la rue Saint-Placide.



        
       



          Clin d'œil champêtre qui nous mène à la simplicité de ces charmantes scènes familiales qui encadrent l'entrée du 67, Bd Raspail. Elles furent élaborées en 1918 par l'architecte Léon Tissier et le sculpteur Henri Bouchard.





     
        De cette sortie de guerre, ayant véhiculé son cortège d'horreurs, les traumatismes furent bien présents. Ces petits personnages, à demi cachés sous la corniche du toit du 73, Bd Raspail, semblent en éprouver encore les affres presque un siècle plus tard...















          Si la terreur peut vous amener à tenter de vous cacher dans les endroits les plus incongrus, la méfiance peut se contenter d'un simple feuillage. Ainsi ce discret petit écureuil nous observe-t-il au 6, carrefour de l'Odéon.




         

         Cette salamandre, au 20, rue de l'Hirondelle, n'a par contre rien à craindre puisque, selon la légende, elle renait de ses cendres. Choisi par François 1er comme blason, elle indique qu'à cet emplacement, s'élevait l'hôtel de la duchesse d'Estampes, qui fut l'une de ses maîtresse. IMH.





        Détail qui accompagna l'avancée dans la salubrité de la capital, que ce repère de nivellement plaqué au 8, rue des Grands Augustins. Au 19ème siècle ces indications servirent à l'édification de notre réseau d'égouts. Ils en restent encore de nombreux, principalement de forme ronde, sur nos murs parisiens.





        Qui dit égout, dit également consommation alimentaire... On peut en trouver quelques exemples sur ces bas-reliefs situés à l'angle de la rue du Jardinet et de la rue de l'Éperon.








         Hercule en quête de quelques travaux, se repose un instant au 6 de la rue Grégoire de Tours. Quel sera la prochaine épreuve? Semble-t-il se dire en s'appuyant sur sa massue en bois d'olivier...






          

          Pour notre part nous poursuivons en direction de l'ancien "Cercle de la Librairie", au 117, Bd Saint-Germain. C'est actuellement le siège de l'école de journalisme de science Po. Sur sa façade on y découvre les symboles du Compagnonnage Maçonnique qu'il soit franc ou du devoir... IMH.






          Mais pour cette étoile flamboyante du 12, rue de Buci, aucun doute possible, il s'agit bien d'un symbole franc-maçon, l'immeuble ayant accueilli, de 1726 à 1732, la première loge de Paris. IMH.
















          Autre lieu de réunion, mais plus bachique celui là, qu'indiquait ce "Petit Maure" en tant qu'enseigne d'un cabaret créé en 1618 à l'angle de la rue de Seine et de celle des Marais. Elle est de nos jours visible au niveau du 26, rue de Seine.




       







           Un décrochement de façade et nos artistes de rues s'en donnent à cœur joie, pour le meilleur et parfois pour le pire. Angle de la rue Mazarine et de la rue Jacques Callot.







               L'arrondissement, bien qu'il soit loin d'être le plus étendu, puisqu'en 15ème position dans la liste avec ses 215 ha, fourmille de détails intéressants. En voici un bel exemple avec cette tête argentée de bélier, enseigne de "L'Hôtel" au 13, rue des Beaux-Arts.





         
          Il fut également l'un des hauts-lieux de l'activisme durant la révolution française, avec le café "Le Procope", où se réunissait Danton, Marat, Robespierre... On en trouve encore un rappel avec cette tête couverte de son bonnet  phrygien sur un corbeau du 46, rue Jacob. IMH.









         




         Nous suivons son regard, pour tomber en arrêt devant ces épagneuls du 5, rue Saint-Benoit, qui paraissent avoir été bien dressés.

 


        

          Si ceux-ci ont été bien élevés, il n'en est pas de même de ces mascarons grotesques et grimaçants du 159, Bd Saint-Germain.


















       
         Mais, ni eux, ni cette Gorgone Méduse au 7, rue du Dragon, ne parviendront à nous effrayer.






             Autre représentant d'une dramaturgie ancestrale, que ce dragon qui nous attend à hauteur du 50, rue de Rennes. Copie d'une œuvre sculptée par P.A Slodtz en 1732, il défendait l'entrée de l'ancienne cour du Dragon.






          Quant à ce mouton, du 24, rue du Four, il ne défend rien et nous invitait peut-être à le suivre pour quelque activité commerciale que le temps a fini par oublier...






         Notre ami "la fouine", surnom de ce Collaux, qui grava son passage sur une des façade du Louvre, nous invite, pour sa part, à le retrouver dans ses facéties. Il lui a fallu, cette fois, se jucher sur le toit de la crypte du Rosaire de l'église Saint-Sulpice. En dépit de cette précaution, le mauvais état du ravalement a dû en faire disparaitre son patronyme.







        Il savait écrire mais connaissait-il le système décimal, puisqu'il a omis de dater les traces de son passage? Le mètre étalon date quant à lui et pour sa généralisation, de l'époque de la Révolution. Une plaque, et l'un des deux seuls exemplaires restant, en rappel l'instauration en fin d'arcades de la rue de Vaugirard, le 96 de la rue ayant été affecté en 1795 à l'agence des poids et mesures.















                       
                                                 
           Quelques centaines de mètres plus loin, au 68, Bd Saint-Michel, nous retrouvons le style Art Déco dans ce mascaron aux traits féminins.








           C'est la douceur d'un air de flute qui entraîne nos pas vers le 15, du Bd du Montparnasse. Un jeune homme y fait sa cour.




        


         Le faune dont 2 bambins écrasent les grandes oreilles, au 18, rue du Cherche-Midi, ne peut en percevoir l'envoutement. Son unique fonction, à lui, c'est de faire du boucan au portail de l'hôtel de Marsilly! Et ce depuis 1720, qu'on se le dise! Classé MH.





       
         Cette rue du Cherche-Midi; une enseigne de 1675 l'indiquait déjà à l'époque. Reproduite au 18ème siècle, elle y montre, à hauteur du n° 19, un astronome mesurant les degrés d'un cadran.






            Un travail de précision que n'ignore pas ce maçon en compagnie d'un enfant, qui s'active au niveau du 3, de la rue du Vieux-Colombier.














         



       




            Il aurait peut-être rechigné à construire l'immeuble du 36, rue Saint-Sulpice si il en avait connu la destination... Avant que Marthe Richard n'y mette son grain de sel, il abrita durant quelques décennies, une maison close.















     






       
            Celui du 1, rue Danton, si il utilise également un décor en grès, ne mérite pour sa part que des éloges puisqu'il est le précurseur des immeubles en béton armé. Utilisant le procédé inventé par Hennebique, il est le fruit de sa collaboration avec l'architecte Edouard Arnaud en 1901. IMH.








         Ah ce Gregos! Encore ses idées noires qu'il affiche sur le mur du 5, rue Suger.










       
         Peut-être, que tout comme moi, il n'a pas réussi à déchiffrer l'énigme de ce curieux plan moulé sur le mur de l'École des Beaux-arts de la rue Bonaparte. En partie détruit depuis la prise de la photo. Un exemplaire de la même veine se voit au pied de la tour Saint-Jacques.








          Je donne ma langue au chat, en l'occurrence à celui du 1, rue guénégaud.







         ll ne me répond pas, trop occupé à guetter ses proies du 2, rue de Nevers. Mouette ou poissons, il va devoir choisir...


        

         Abandonnons le à ses hésitations et avançons jusqu'au 115, Bd Saint-Germain pour y trouver une nouvelle variante de heurtoir, celui-ci sous forme de chimère.







          Encore un félin, au 7, rue Lobineau. Décidément, ils sont à l'affut à chaque coins de nos rues parisiennes, qu'ils soient simples matous ou roi des animaux!






   

       

          Mais laissons le là pour de nouvelles perspectives, comme celles entrevues sur ces beaux panneaux en chêne sculptés du 14, rue Monsieur le Prince.




















     

         Notre vagabondage nous fait nous élever de nouveau dans les cieux où se détache cette double lucarne possédant encore sa poulie. L'immeuble, sis au 30, rue de Condé, fut construit par l'architecte Blondel entre 1733 et 1735. Le conventionnel Alquier que Choderlos de Laclos prit pour modèle pour son chevalier de Valmont y habita. IMH.




       

           Au 69, rue Madame, l'architecte à voulu glorifier les vertus du travail et de l'enseignement dans un goût un peu théâtral.






         Scène plus intime, que celle du 75 de la même rue, entrevue sur la grille du portail. Goût romantique néo renaissance très en vogue à la fin du 19ème siècle...


 




          Le faune tireur de langue croisé au 5, rue Joseph Bara, ne s'émeut guère de ces sensibleries romantiques!






   

   


          C'est son droit! Chacun est libre de ses sentiments... Moi je tire mon chapeau à l'architecte F.Glaize, qui, en 1891, a donné aux "bow window" ses lettres de noblesse avec cet exemple du 95, de la rue de Vaugirard.























          Le goût du travail bien fait. C'est l'un des moteurs des Compagnons du Devoir. On retrouve leurs symboles sur le portail métallique du 8, rue du Regard. Cette rue ayant pris son nom d'une fontaine que l'on appelait "le Regard".























            
   



            Une rue qui, de part son nom, mérite bien de débuter au n° 1, par cette tête de lion chargée elle aussi d'un regard très expressif... IMH.








          Au 16, rue Guynemer, ses congénères, en consoles de balcon, n'ont rien à lui envier dans leur démonstration de puissance.






       

         Mais laissons un instant notre tour d'horizon de façades, pour nous tourner vers cet unique vestige d'un temps révolu où le pavé de Paris ne connaissait pas encore le cheval vapeur. Voici un "pas de mule", qui servait autrefois, aux dames et aux personnes peu lestes, de marchepied pour enfourcher leur monture. Il est visible dans la cour de Rohan, déformation de Rouen, cette illustre lignée n'ayant jamais habité les lieux. Le passage privé, est généralement laissé en libre circulation en semaine aux heures du jour.





         De nouveau un témoignage très rare que cette ancienne numérotation: 1096, encore visible au 2, rue Garancière. Employée pendant la période révolutionnaire, celle-ci se dénombrait par quartier entier, ce qui aboutissait à des nombres à quatre chiffres!







        Ce repérer dans le dédale des grandes cités fut de tout temps un "casse tête chinois" pour nos ancêtres. L'emploi des enseignes, comme celle du 18, datée de 1661 qui, avec ses canettes, donna son nom à la rue, fut un des moyens imaginés par nos anciens.





       
          La numérotation par rue, ne s'imposa quant à elle qu'en 1806. Nos édiles l'avaient pourtant envisagée dès 1728, mais cette solution se heurta longtemps au rejet des habitants des belles demeures qui la trouvaient dégradante pour leur porte cochère... Pourtant avec un peu d'imagination on pouvait en faire un signe d'ornementation comme en témoigne celle du 149, Bd Saint-Germain...






                                                                           

                                     7ème


          

       
          Notre visite du 6ème arrondissement s'achève sur ces quelques rappels historiques. Nous abordons maintenant le quartier des ministères avec, là encore, ses nombreux trésors dont certains, hautement surveillés, ne sont même plus saisissables par l'objectif. Interdit! Assène d'un oeil sévère le gardien de la paix en faction devant son symbole d'un pouvoir qui se surprotège... Qu'à cela ne tienne! Bien d'autres choses, tout aussi remarquables, nous attendent et attisent notre curiosité dans cette 7 ème case de notre jeu de l'oie. Sautons par dessus les obstacles! Et poursuivons dans notre quête...



         Un petit bond de côté de plus pour ne pas se prendre les pieds dans ce chasse- roues du 26 de la rue de Grenelle. En pierre, en métal ou parfois en bois, ils protégeaient les piédroits des ouvertures des moyeux de roues.



         

         Cette grille articulée sur le portail d'un hôtel du XVIII ème siècle, au 27, rue de Grenelle, n'était quant à elle nullement là pour en protéger ses pierres. Elle servait d'accroche au foin destiné aux chevaux.


            



           Surprise que ce mur bariolé dans ce quartier qui s'autorise peu de laisser-aller. Le non conformisme de Serge Gainsbourg aurait sans doute apprécié cet hommage... Il demeurait ici, au 5 bis, rue de Verneuil, avant de nous quitter pour son dernier voyage. Remarquez l'un des Space Invader en mosaïque  que son auteur ou ses émules placent en différents endroits de la planète. Depuis la prise de vue, un "pilleur de tombe" s'est emparé de l'oeuvre... Amateur d'art ou d'argent...





          Gainsbar aperçoit peut-être ces touchants témoignages du haut des cieux où paraît pointer cette curieuse girouette du 2, rue de Lille?













        Parmi les animaux qui nous surveillent ou nous protègent, cette tête de lion émerge d'un feuillage de chêne, beau travail du sculpteur au 11, rue de Luynes.










       

         Toute aussi remarquable est cette élégante entrée du 22, rue de la Chaise.


















           Et que dire de cette descente de gouttière du 34, Bd Raspail, si ce n'est que, sortant de la gueule d'un mascaron, elle relate l'inventivité de l'architecte qui l'a conçue. 










         Au 102, rue du Bac, c'est le heurtoir  de l'hôtel de Sainte-Radegonde, datant du XVIIIème siècle, qui retient notre attention avec son anneau en serpents et mufle de monstre.



















      


          Un autre hôtel, qualifié de Petit Hôtel de Narbonne-Pelet, édifié en 1812 au 46 de la rue de Varenne, parait mécontenter le mascaron sensé en décorer sa façade.










        Serait-il chagriné par ce terme un peu péjoratif de petit? Pourtant la taille ne fait pas forcement la valeur... Ainsi un simple scarabée façonné dans ce grès, cher au céramiste Bigot, sur un projet de l'architecte Paul Lahire en 1907 devient un élément d'ornementation tout à fait convainquant. On s'en aperçoit au 21, rue Pierre Leroux.



        



            Autre animal rare du bestiaire Parisien, que celui de ce renard au 22, rue Oudinot. Le célèbre architecte Alexandre Brogniart, concepteur du palais qui porte son nom, fit construire cet hôtel particulier en 1781 pour lui-même.





          Pour poursuivre dans les raretés que nous délivrent nos architectes et nos sculpteurs, voici, au 8-10, Av de Lowendal, le seul exemple cubiste visible sur une façade parisienne. 






           Celui qui a placé ce porc-épic couronné dans l'imposte du 82, Bd de la Tour-Maubourg s'est également illustré par son originalité. C'est à ma connaissance l'unique représentation de cet animal dans Paris. Voulait-il évoquer la devise des ducs d'Orléans: "Qui s'y frotte s'y pique"?





          En passant devant le 142, rue de Grenelle nous revenons à une veine plus couramment exploitée par nos artistes. Ce couple soutenant un balcon n'en est pas moins intéressant par sa belle facture.




          L'une des figures de proue de l'architecture Art Nouveau, Jules Lavirotte, c'est entraîné dans son art en nous offrant, en 1898, au 151, rue de Grenelle, cette magnifique porte avec sa poignée en forme de lézard.








         Avant de le retrouver, une petite console émouvante par sa simplicité et étonnante par son traitement en couleur. Photo prise au 153, de la rue de Grenelle.









            Lavirotte, au 29, Av Rapp, laisse, en 1901, avec le soutien de son ami le céramiste Bigot, libre court à son imagination. L'inventivité s'appuie sur l'érotisme pour donner un résultat unique en son genre et pour le moins osé. Ainsi le décor de porte n'est autre que la représentation d'un phallus inversé.... IMH.





























       
          Ce Bacchus attiré par le sourire de cette belle sirène ailée, servant de heurtoir au 5, Av Sully-Prudhomme, aura sans doute apprécié cette conception architecturale débridée...







          Le sculpteur Léon Binet et l'architecte Louis Hyppolite Boileau ont pour leur part choisi, en 1913, un thème classique mais fort bien exécuté que ces bouquets de fleurs accompagnés d'oiseaux, au 53, du quai d'Orsay.




       

         À quelques pas, au 65,  l'immeuble, anciennement siège de la SEITA, se devait de relater la cueillette du tabac. 




         


          Encore un bel ancêtre de nos interphones que celui qui orne le battant de porte de l'hôtel Bonneval et de La Panouse au 30, rue Las Cases.
        










          Ses dauphins et sa coquille Saint-Jacques ne dépareilleraient pas le décor maritime du portail d'honneur du 56, rue de Varenne, hôtel Gouffier de Thoix. Il fut construit entre 1719 et 1727 par l'architecte Baudoin. Dépendant actuellement des services du 1er ministre, il accueillit un temps, de 1960 à 1982, dans l'un de ses appartements Louis Aragon. Classé MH.







          Le sculpteur Louis Ardouin fut, lui aussi, inspiré par un thème aquatique. De jeunes enfants s'amusent avec un crabe au 10, rue de Sèvres. Cette rue fut, au 18 ème siècle, un lieu de divertissement plus cruelle pour les animaux sauvages et domestiques qui y combattirent dans un enclos jusqu'en 1778.









           Neptune, roi des coquillages et autres crustacés, avait peut-être comme cousin ce personnage qui cherche à en imposer au 11, rue Perronet...








          Quittons le monde des nautes et revenons sur terre pour prendre garde à ce chasse-roues qui protège l'entrée de l'hôtel de Cambacérès, construit en 1639, sis au 21, rue de l'Université. IMH. 
















         Au 78, rue de L'Université, cet auguste personnage à la barbe fleurie a dû en voir passer des ministères depuis 1754, date à laquelle il entama son décompte du haut du portail de l'hôtel De Laubespin, daté de 1753. IMH.





         
          Il est temps de conclure avec un nouveau travail de l'inventif Lavirotte, daté de 1899, au 12, rue Sédillot.























                                           


                                                                         


                                                                       8ème





          Nous laissons la Tour Eiffel derrière nous, pour mieux l'admirer de l'autre berge de la Seine. Le 8ème arrondissement va maintenant se prêter à la suite de notre jeu.
    
  
          Mais, avant tout, il nous oblige à montrer patte blanche au check-point du 49, rue Pierre Charon. Trois soldats des différents corps d'armée nous autorisent à poursuivre... L'immeuble abrita durant la 1ère guerre mondiale le quartier général des troupes américaines commandées par le général John Pershing, celui-ci ayant laissé son nom à l'hôtel, actuel occupant des lieux.
           



           À cette même adresse, un aigle entre deux consoles accompagne ces valeureux soldats.




         Aurait-il aperçu ses tranquilles volatiles qui se font vis à vis au balcon du 30, av Marceau? Ce bel immeuble avec sa marquise fut conçu par l'architecte André Granet en 1914. On y décèle un style hybride entre l'Art Déco et l'Art Nouveau avec une attirance prononcée pour les pommes de pins...










          Le courant artistique qui se manifeste aux fenêtres du 67, rue de La Boétie ne pourra être qu'éphémère. Il a pris naissance sur les vitres des tours de La Défense et plagie quelque peu les "Space Invaider" dont on a vu un précédent exemple sur le mur de la demeure de Serge Gainsbourg.





       


          Le caducée, issue de la légende d'Apollon et Hermes, traverse quant à lui les siècles et représente à la fois le commerce et la médecine. On l'aperçoit ici au 49, rue de La Boetie.






          Autre représentation emblématique que ce blason de Paris, ici dans un style Art Déco au 1, Av Delcasse, qui orne les façades de nos bâtiments officiels.










         Ces atlantes musculeux, en bronze, sont eux aussi de fameux piliers du décorum parisien. Réalisés en 1992, pour l'immeuble du 30, Av Matignon, ils sont l'oeuvre des architectes Fernier et Associés ainsi que du sculpteur Dominique Babinet.






         À l'angle des rues Boissy d'Anglas et Saint-Honoré un cavalier juché sur le toit fait flotter au vent ses étendards.






          Hommage à Lafayette? Les mascarons grimaçants du 1, rue d'Astorg n'en ont cure...











         Si leur sculpteur a su les rendre très expressifs. Son confrère: G. Saupique, en 1929, c'est également fort bien illustré dans la représentation de cette faune diversifiée, au 34, rue Pasquier. L'architecte A.P Fournier en fut le maître d'œuvre dans le style Art Déco.
         




































            Sensiblement à la même époque, l'architecte Paul Farge, en 1927, s'attela lui à la construction de la Banque Coloniale au 53, rue des Mathurins. S'inspirant de la mythologie, avec ses dragons et chimères qu'il associa à l'art asiatique, il nous a livré une ornementation des plus riches, dont cette unique représentation d'un visage du Bouddha en façade d'un bâtiment parisien privé.























         Parmi les transactions avec les colonies d'alors, le commerce de l'ivoire et de l'écaille était florissant. Au 37, rue Tronchet une façade d'un commerce de ces précieux matériaux en témoigne toujours. La boutique fut crée en 1864, le décor actuel datant de 1910 est inscrit aux MH, et n'a plus rien à voir avec l'activité de boulangerie qui s'y est installée.




















          Ils aiment souvent nous tirer la langue nos mascarons, et particulièrement le joyeux Bacchus. Celui du 27, rue de Madrid ce plie de nouveau à ce petit jeu irrévérencieux.






           Ignorons-le et rendons-nous au 11, rue d'Edimbourg pour y trouver l'un des exemples de l'Art Déco, datant de 1930, appliqué aux bâtiments publiques. La brique y fut encore une fois largement employée.


 






          Au 10, rue Clapeyron c'est une variante originale d'un caducée, avec un volatile en lieu et place des attributs de Mercure, qui retient notre attention.








        Au niveau du 23, Bd des Batignolles, les publicistes du début du siècle dernier employaient les grands moyens pour attirer notre regard. Même si les couleurs ont passé avec le temps, on serait tenté dans acheter de ce cirage à la cire!








       

           À quelques pas, au 33 de la même rue, le sculpteur a fait sortir son couple atlante-cariatide d'un enchevêtrement de joncs dont on trouve peu d'exemple dans la flore parisienne...







          Ce ne sont plus des végétaux, mais des serpents qui s'entrelacent pour créer la poignée d'entrée du 20, rue d'Aguesseau, bâtiment ayant succédé au Grand Hôtel de l'Aigle.






           L'édifice du 40, cours Albert 1er est heureusement, lui, resté en place. Le célèbre créateur René Lalique en est l'initiateur et l'utilisa à partir de son achèvement en 1902 comme lieu d'exposition parisien de ses œuvres emblématiques de l'Art Nouveau. IMH.






           Avec ce magnifique portail du 3, place de La Madeleine, commandité en 1842 par l'architecte Théodore Charpentier, la porte se referme sur la visite de notre 8ème avancée.








                                                                             
                                     9ème




       
          Établissant la transition entre les quartiers huppés proches du précédent arrondissement et ceux plus populaires qui le précèdent, nous voici arrivés dans le 9ème, avec ses multiples contrastes. 


         Ce caractère hybride que l'on reconnait également dans ces lions ailés, cousins des griffons à tête de faucon, posés sur le faux-attique coiffant l'entrée du 19, rue de Milan.


             


           Même si cet arrondissement est parmi les plus petits de la capitale, il est prudent de remplir nos gourdes avant de poursuivre. Au 30, de la rue de Londres nous avons pour cela la succursale des
établissements "Vals sources Perles", qui furent autorisées en 1885, à exploiter les eaux de Vals les Bains en Ardèche. Malheureusement cette source parisienne semble tarie depuis quelques décennies.




       

 


         Alors tant pis... comme Gregos, à l'angle de la rue Saint-Lazare et de la rue de Budapest, on tirera la langue.







 
             Et on prendra notre temps! Imitant ces deux putti qui, sous l'œil courroucé d'une Gorgone, flanquent la pendule de l'ex siège de la SNCF au 88, rue Saint Lazare. Présent dans les lieux de 1938 à 1999, il n'en reste plus que ces scènes enfantines gravées dans la pierre où de dodus bambins s'initient au métier de cheminot.

















       

       Autre forme d'amusement que ce mascaron jouant à Colin maillart au 82, rue Saint Lazare.




       


       
          À moins qu'il ne se protège du rayonnement de ce visage solaire et étoilé qui nous sourit au 23, rue de Mogador. Présence d'une symbolique Franc-Maçonne?







 
        
          Le 18 de cette même rue se signale encore par cette ancienne numérotation conçue pour être lumineuse et datant du second Empire.





          La plaque du n° 15 est, quant à elle, un peu noyée dans ce grand trompe l'œil réalisé, dans la palette du peintre Albert Marquet, par "Art Chantier Décor".


























     
        Nous abandonnons cette rue bien connue pour son célèbre théâtre qu'elle abrite depuis 1913. Mais en cour de route, au 4, de la place Adrien Oudin,
notre regard croise cette étonnante dépouille de lion... Serait-ce l'un des costumes oublié par notre mythique héros lors de ses travaux?







       




         Hercule! Où te caches-tu? Il sera sans doute parti chasser quelque marcassin ou autre gibier, inspiré en cela par la frise du 20, Bd des Italiens.
 



















          Ce même grand immeuble, appelé un temps "la Maison Dorée" de par ses balcons, fut siège au 19ème siècle de cafés puis d'un restaurant réputé qui ferma en 1902. Son entrée rue Lafitte, outre la précédente scène de chasse de sa frise, nous dévoile deux gracieuses sirènes ailées.
























   







          Si ces jeunes personnes déploient leurs ailes pour nous charmer, ces deux éphèbes, au 12, Bd des Capucines, n'emploient, eux, aucun artifice dans leur jeu de séduction.




      Les enfants de l'hôtel d'Aumont, au 2, rue de Caumartin, bercés au son de la mandoline, s'emploient pour leur part à des jeux sans malice.




       Au 2, rue de Sèze, l'artiste sculpteur a choisi de représenter ses mascarons sous des traits asiatiques.
















         Plus original encore, celui du 39, rue Godot de Mauroy, a préféré Éole pour illustrer avec humour son savoir-faire.






         Gregos, lui, n'en démord pas! Même si, cette fois il sourit au 53, rue de Clichy, vous ne le démasquerez pas!






         Souriant ou grincheux, il ne peut détourner de leur attention ce couple empreint de l'amour familial qui rayonne de son message au portail de la cité Monthier, 55, rue de Clichy.




         
        Sur le boulevard de Clchy, cette fois, au 81, un paon, sur fond de branches de pommiers, essaye timidement de ce faire, lui aussi, remarquer.  
          

          Parmi les détails qui illustrent notre sujet, les numéros de façade sont légions. Celui du 82, rue Blanche est toutefois digne d'intérêt avec sa présentation à deux mains. Rappelons que cette numérotation blanche sur fond bleu date de 1847, elle était précédemment noire sur fond ocre pour les rues perpendiculaires à la Seine et rouge sur fond beige pour celles en parallèle, comme au 61 quai de la Tournelle.


        

        Cornes de bouc! Sa dimension hors norme le sort du commun de nos ovidés parisiens... Au 24, de la rue Chaptal, pour peu qu'on lève les yeux, on ne peut pas le rater!


















        Ils n'en n'ont pas les cornes, mais uniquement les sabots, ces deux petits faunes qui s'ébattent dans la vigne du 25, rue Henry Monnier.






         Plus sérieux est ce grand Duc qui nous observe du haut du 68, rue Condorcet. Il faut dire que son maître en imposait également dans le monde de l'architecture. L'immeuble est dû à Viollet le Duc, qui, on s'en aperçoit de nouveau, ne manquait pas d'humour. Il le fit bâtir en 1862 et l'habitat jusqu'à sa mort en 1879. IMH.
 




         Nous achèverons notre déambulation par une voie privée, versant huppé de notre arrondissement, dans le quartier de ce que l'on appela "la Nouvelle Athènes". Au 11, cité Malesherbes, vous pourrez admirer cet immeuble qu'habita le peintre Jules Jollivet. Il le fit construire, sur un terrain acquit en 1856, par l'architecte Anatole Jal et en décora la façade par des scènes bibliques exécutées en peinture émaillée sur des plaques de lave volcanique.









                                                                          
                                    10ème


          


         Nous voila arrivés à mi parcours de notre avancée, tout au moins quant à sa numérotation, car quant aux distances qu'il nous restent à parcourir, il en va tout autrement. La force centripète semblant avoir produit un effet de dilatation dans le découpage de nos arrondissements, plus nous nous éloignons du centre et plus nous avons à chausser nos bottes de 7 lieues.

          
          Mais pour débuter allons nous placer sous la protection de Saint- Antoine au 28, Bd de Saint-Denis. Ce "Grand Saint-Antoine" fut à l'origine une enseigne d'un charcutier car il en était leur Saint patron. Rappelons que depuis 1131, la divagation des porcs dans les rues de la capitale était interdite, sauf pour ceux appartenant aux moines Antonins. Cet en effet le 13 octobre de cette année que décédait Philippe, fils aîné de Louis le Gros, après avoir été désarçonné par son cheval, effrayé par un cochon en liberté.



         



           Cette Liberté, fut un des moteurs de la fin du 19 ème siècle. Son symbole allait, grâce au sculpteur Bartoldi, non seulement éclairer dans la rade de New-York la porte du nouveau monde, mais dans une bien moindre mesure, celle de nos modestes entrées parisiennes comme ici, au 6, Bd de Bonne Nouvelle.



      





     Sans entrave non plus, sont ces angelots qui se détachent dans leur ciel doré du 10, rue de l'Échiquier.





        





       
     
          Dans les tons fauves, maintenant, nous découvrons cette tête de lion au centre d'une mosaïque inspirée dans les années 20 par l'architecte Charles Lefebvre au 1, rue de Metz.






         Au 4, rue Martel, le maître d'œuvre à choisi d'associer le caducée aux représentations ferroviaires... Sans doute avait-il de bonnes raisons que je n'ai pu élucider.





 



















          Les initiateurs du projet du musée " Le Manoir" en avaient de suffisantes pour s'installer dans cet ancien magasin de faïencerie, établi depuis 1889, au 18, rue de Paradis. Sur le mur en décrochement, les artistes Raphael Doueb et Bernard Bourgeois ont réalisé cette mosaïque dans les années 90. IMH.

 






 



          Issu du même courant créatif, actif au 19ème siècle, voici au 9, rue Fénelon, un ancien atelier de céramiste. Les décors de sa façade rendent, entre autre, hommage à l'un des plus fameux représentant de cet art que fut Bernard Palissy.


















           Moins académique, le céramiste Bigot nous offre pour sa part ce couple hibou-chauve-souris en grès flammé au 14, rue d'Abbeville. Les architectes de cet immeuble, hors du commun pour son décor extravagant, furent en 1901: Alexandre et Edouard Autant. Le bâtiment qui lui est accolé vaut également le coup d'œil dans ce quartier plus habitué au sobre classicisme des immeubles de rapport.





       

     


          Aussi pouvons-nous tirer notre chapeau à leurs créateurs respectifs, en imitant l'artiste François Boisrond qui, lui, a par ce geste voulu rendre hommage à notre capitale. Œuvre exécutée sur un pignon de mur à l'angle de la rue Lafayette et de la rue de l'Acqueduc.









 
          Si les détails du décorum parisien ont tous leur part dans la palette qui s'offre à notre curiosité, certains manquent toutefois d'un peu de mordant. C'est, pour mon goût, le cas de ces têtes de chevaux sises au 222, du Fb Saint-Martin.


          
















     





         Mais tous nos artistes-artisans ne peuvent avoir eu la fougue de nos révolutionnaires qui, coiffés de leur bonnet phrygien, comme ce mascaron du 90, rue René Boulanger, façonnaient l'histoire au cri de "Ah ça ira, ça ira!"






         L'artiste Kouka, c'est pour sa part, appliqué à créer de son pinceau ces guerriers Bantous sur la façade du 40 de la même rue, adresse d'un célèbre squat dont les occupants furent expulsés en mai 2011.






 

          Dans leur ruche du 10, place de la République ces abeilles, elles, s'activent à l'abri des aléas de l'histoire...







        Installées là depuis plus d'un siècle, elles ont même traversé la "Belle Époque" représentée, à quelques pas, par cette enseigne carrelée qui, au 8, Bd Saint-Martin, signalait la présence d'un marchand de couleurs.
 

















          Nous poursuivons notre déambulation et: surprise! Notre créateur serait ainsi représenté que par cette humble et simple petite rue...! Renseignement pris, il s'agit en fait du Général Dieu, homonyme de notre divin Père. Ce brave soldat fut mortellement blessé à la bataille de Solferino en 1859 et passa à la postérité en ayant son nom attribué à l'une des artères de notre capitale située à proximité de la place de la République.






           Si ce nom prêtait à confusion, je ne crois pas faire erreur en attribuant à ces crochets, fixés dans le mur du 9 de cette même rue, la fonction d'y attacher les chevaux.






        







         La dénomination de nos rues, nous venons de le voir, est souvent mystérieuse. L'emplacement, quant aux plaques qui les désignent, peut également être source d'interrogation. Ainsi en est-il pour le choix d'accroche de celle indiquant l'une des extrémités de la rue de Lancry.


















          Heureusement, l'idée n'est pas venu d'en boulonner une sur cette belle grille de marchand de vin, de la première moitié du 19 ème, agrémentée d'un lion et située à l'angle des rues Jean Poulmarch et des Vinaigriers.
















   


        Mais quelle heure peut-il bien être? Le cadran solaire du 196, rue Saint-Maur vous la donnera peut-être si le temps si prête...






         Ne traînons pas! Il nous reste quelques trottoirs à arpenter! Ainsi cette ancienne rue du Fb du Temple où, au 99, nous tombons dans un décrochement en face à face avec ce "comic street" coloré.






           Nous voila pratiquement arrivé au bout de notre 10 ème case... Heureusement moins fatigué que ce lion de la porte Saint-Denis. Sculpté en 1672 par Girardon, il paraît vouloir marquer ainsi sa lassitude des nombreuses guerres diligentées par son maître, le roi Louis XIV.
     










          


       




      
         On ne pouvait quitter l'arrondissement sans évoquer l'excellent travail du sculpteur A. Durenne, qui, en 1901, au 48, rue des Petites Écuries, a choisi de représenter Mercure et Demeter en travaillant la fonte, unique exemple de l'emploi d'un tel matériau pour nos cariatides parisiennes.
























                                                                      11ème





        Nous abordons maintenant le 11ème arrondissement, berceau de ces quartiers frondeurs qui mirent parfois le pouvoir à terre non sans dégâts pour nos édifices parisiens. En représailles ou pour des raisons plus acceptables de bien publique, les autorités se livrèrent à leur tour à des bouleversements plus ou moins regrettables. 1789 - 1870 - Rambuteau - Haussmann réveillent dans l'histoire de notre capitale des terminaisons en "isme" qui peuvent s'accoler de moderne à trauma en passant par hygiène et vandale... Ce 11ème, populaire et besogneux, fit parfois peur... Allons y voir de plus près...
         

       

          Débutons par ce jeu de mots, clin d'œil envers ceux qui se bâtirent pour leur liberté. Au 108, rue du Fb du Temple s'affiche encore sur un bandeau l'ancien nom du magasin "Aux cent culottes" qui illustrait ainsi de manière humoristique sa vocation.












            Les zazous du Balajo auraient sans doute crié: " mort aux vaches" en passant devant ce bovidé qui nous regarde d'un œil morne au 17, rue de la Présentation.











     



     
          Six ans après les dramatiques évènements de la Commune, un artiste sculpteur, en incluant un pachyderme dans un carré, pourrait avoir effectué un acte prémonitoire, préfigurant le cubisme qui allait, quelques décennies plus tard, révolutionner le monde artistique. On peut observer cette curiosité sur la devanture de la salle du Palais des Glaces, au 37, de la rue du Fb du Temple.


       



     













          Au commencement de cette artère, à l'angle de la rue Jules Ferry, deux putti nous présentent cette horloge quelque peu fatiguée.






















           Nous ne le sommes pas encore et pourrions même tirer cette caravane si elle n'était solidement accrochée au mur du restaurant pour qui elle sert  d'enseigne, au 35, de la rue de la Fontaine au Roi.



       


         Le quartier, de part sa vocation artisanale, nous offre au 4, rue de la Pierre Levée, cet exemple du savoir-faire de l'un de ses représentant, en l'occurrence la faïencerie Lœbnitz. L'immeuble daté de 1884 est dû à l'architecte Paul Sedille et présente une série de panneaux exposées lors de l'exposition universelle de 1878.

 

















     



           Si l'une de ces œuvres avait pour thème les trois Grâces, chères à Raphaël, au 64, Av de la République, nous n'en trouvons plus qu'une, que son sculpteur Alfred Boucher a souhaité en équilibre.






          Moins décoratifs, mais souvent utilisés en décors de façade, sont les simples médaillons comme  ceux du 42, Bd Voltaire.













       

         
         L'art de l'ornementation s'attache parfois également à la numérotation de nos immeubles, ainsi, sur le Bd Beaumarchais, deux petites sirènes ailées encadrent le numéro 2.






          Sur ce même boulevard, au niveau du 68, c'est sur l'entrée dans sa totalité, que l'architecte s'est appliqué pour sa réalisation.




       
       



         Gregos ne pouvait oublier ce quartier où se mêlent art et artisanat. Il semble l'apprécier, puisqu'il ne nous tire pas la langue, au 79, rue du Fb Saint-Antoine.








        La découverte de ce petit ours échappé de ses montagnes, au 95 de la même rue, participe peut-être à cette bonne humeur humeur qui ne lui est pas toujours coutumière.




















         À moins qu'il n'est entrevu cette façade luxuriante en faune et en flore du 22, rue Trousseau... L'immeuble daté de 1902 y inclut dans son décor une fée qui pourrait avoir été inspirée par le Peter Pan de J.M.Barrie publié en cette même année... La multiplicité des détails décoratifs mérite que l'on s'y arrête quelques minutes.


















   

     


          Si le sculpteur du précédent immeuble ne paraît pas avoir signé ses œuvres. Au 50, rue de Charonne, Christian Zeimert a, lui, apposé son paraphe pour cette facétie peinte autour d'une ancienne publicité pour le bouillon Kub.







       Léonor Rieti, en 1990, a préféré la mosaïque pour nous dévoiler une facette de son talent au 1, passage Rauch. Noé n'aurait rien eu à y redire...




























       

          Si ce n'est juste à y rajouter ce gentil toutou qu'encadrent ces souriants visages au 11bis, rue Faidherbe. L'une des grandes figures de l'Art Nouveau, l'architecte Jean Falp associé à son sculpteur attitré G.Ardouin furent à l'origine de ce projet réalisé en 1907.






















       
          Inclassable est ce curieux agencement de guirlande, mascarons, végétaux qui encadrent la baie cintrée du 52, rue de Montreuil.























          Nombre de nos grands hommes ont laissé leur nom, pour la postérité, dans la nomenclature des rues parisiennes. Au 2, de la rue Alexandre Dumas, par un buste de cet illustre écrivain et l'énoncé de quelques unes de ses œuvres, c'est l'immeuble entier qui lui rend hommage bien qu'il n'est jamais élu domicile dans le quartier. On peut noter une erreur dans l'inscription de sa date de naissance, 1802 et non pas 1803...






     
         En 1823, désargenté, il dut vendre son chien en arrivant à Paris. Était-il de la race des épagneuls, comme ceux que l'on croise au 9 de la même rue? Avec leur air sympathique, on serait prêt à les adopter sans réticence...





     


         Comme pour le précédent arrondissement nous terminerons notre tour d'horizon par une représentation d'atlantes. Souhaitons qu'ils puissent encore soutenir longtemps le linteau du passage sis au 20, rue du Fb du Temple...

























                                                                          

                                     12ème






             Notre safari nous entraîne maintenant dans le 12ème arrondissement. Avec l'annexion du bois de Vincennes, il est le deuxième plus grand de par sa surface: 16,32 km2 d'étendue. Mais seul un tiers de celle-ci concernera notre propos, les charmes de la nature n'en faisant pas proprement parti.



          Poursuivons notre œuvre sous les auspices de ce "philosophe" qui, au 9, rue Fabre d'Églantine, s'adonne également à sa pratique. Cet immeuble néo-gothique fut construit en 1896 sur les plans de l'architecte G. Labbé. Le résultat est assez surprenant...



























 
          Un autre style tentait lui aussi de s'imposer à la charnière du 20 ème siècle. Au 17, rue Bel Air nous retrouvons l'architecte Falp et le sculpteur Ardouin pour un décor Art Nouveau, exécuté en 1905, nous offrant dans un bouquet floral toute une composante de visages enfantins.




   


         Ce quartier semble les avoir bien inspirés, puisqu'au 41, de l'Av de Saint-Mandé, les mêmes laissent libre court à leur imagination pour en égayer la façade avec ces jeunes femmes entourées d'une faune variée.

 









        Le Mercure qui grimace au 35, Av du Docteur Netter n'a pas l'air d'apprécier leur travail pourtant ludique!









          Il en va de même de ce dauphin du 76, cours de Vincennes qui nous fait les gros yeux!











         À moins que cela ne soit dû à une fringale passagère...? À quelques coups de nageoire, au 98, il y a des épis de maïs, rarement représentés dans la capitale, qui pourraient peut-être le satisfaire...






          Ou peut-être manque-t-il cruellement de son élément... Il n'a qu'à attendre la prochaine crue de la Seine pour le retrouver! Ce fleuve qui déjà, en 1740, sortait de son lit au grand dam de nos ancêtres comme le rappel cette plaque apposée par un dénommé Bouquet au niveau de l'actuel 28, rue de Charenton.






















      La petite ruche, sculptée en 1891, aura, elle, vu en 1910, la plus importante des inondations du siècle passé.



          


         Ces catastrophes naturelles, répertoriées déjà dans les archives depuis l'année 583, seraient-elles dues à quelque démons? L'Artiste Bonom en a représenté une manifestation saisissante à l'angle des rues de Prague et Traversière.






        Comme l'arrondissement précédent, le 12ème a eu également une vocation ouvrière comme en a témoigné le sculpteur L. Drivier, en 1908, au 8, de la rue de Prague.





     

           L'artiste du 12, rue Théophile Roussel n'a pas signé son œuvre. Il l'aurait pourtant mérité pour cette composition montrant le visage d'une jeune femme émergeant d'une glycine...







       Par contre nous trouvons trace de l'ornementaliste Despois de Folleville, qui, en 1905, associé à l'architecte A.Champy s'inspirèrent du courant néo-gothique pour leur travail au 5, rue Antoine Vallon.














         Il n'y a pas que nos grands monuments à être protégés. Malheureusement ce lavoir daté de 1830, ne le fut qu'en partie, et encore, sa façade fut- elle déplacée de quelques dizaines de mètres, au 3, rue Cotte...







      L'époque où une grande partie de l'arrondissement fut loti, associé à une aisance financière de nombre de ses habitants, ont permis au courant de l'Art Nouveau de s'exprimer sur de nombreux immeubles. Ainsi, celui du 30, Av Daumesnil, conçu au début du 20ème siècle par E.Thomas, nous en offre un exemple intéressant avec ces très beaux cygnes et ce mascaron entouré d'arabesques.




















          Beaucoup plus récente, puisque datée de 1990, est cette enfilade d'atlantes du 78, Av. Daumesnil. L'architecte Manolo Nuñez Yanosky l'a souhaitée proche des cieux, mais sa dimension, pour peu qu'on lève les yeux, fait qu'on ne peut la rater...
































        Au 28, son voisin en paraît tout étonné. Depuis 1901 qu'il y demeure il a dû pourtant en voir défiler de drôle de choses!





          Et même ces "années folles" qui inspirèrent la peinture de Tamara de Lempicka. L'artiste qui a signé son œuvre d'un énigmatique TM 98 à l'angle des rues Crémieux et de Bercy me semble avoir voulu lui rendre un certain hommage...
























         La visite va s'achever sans que l'on puisse se désaltérer dans ce cabaret du 156, Fb Saint-Antoine. Au 18ème siècle on le baptisa "A la Grappe Degois", mais on n'en trouve plus trace que sur le garde-corps du 1er étage. Charles Lefeuve y fait mention de se témoignage historique dans son livre: "Histoire de Paris, rue par rue, maison par maison".

















         Hardi! Lâchons les amarres et embarquons sur ce fier navire dont on aperçoit la proue au 28, Bd de la Bastille. Les architectes A et G. Olive associés au sculpteur E.J.Carlier nous le proposent pour franchir la Seine et  accoster sur la rive de l'arrondissement suivant.










                                                                          
                                                                  13ème






           Nous voila maintenant dans le treizième arrondissement, dans cette partie entièrement rénovée depuis l'édification de la Bibliothèque Nationale de France. À l'ombre de ses tours, rue Jean Anouilh, nous croisons cette curieuse fontaine Wallace rose... Hommage rendu à la bibliothèque rose ou incongruité que sir Wallace n'aurait peut-être pas appréciée?








         
            Poursuivons... Mais, contrairement à l'invitation métropolitaine affichée sur l'immeuble du 47, rue Jean Colly, ce sera à pieds.






         Et surprise! Av d'Ivry, c'est au tour d'une fontaine Wallace rouge de nous accueillir ... Serait-ce cette fois en l'honneur de nos compatriotes d'origine chinoise qui font de cette couleur un symbole de prospérité? Quoiqu'il en soit, le 13ème arrondissement se distingue des autres par ce traitement original de notre patrimoine parisien...








         Fort heureusement pour ce célèbre slogan:" du bo, du bon, Dubonnet", l'idée n'est encore venue à personne de repeindre le mur du 18, rue de la Maison Blanche!









        Dans un autre registre, Miss-Tic, avec ses pochoirs, a su se faire connaître en s'affichant, elle aussi, sur de nombreux murs comme celui-ci, passage du Moulinet.







         Elle est loin d'être la seule artiste à avoir élu domicile dans ce quartier de la Butte aux Cailles. Ainsi Mireille Bailly-Coulange a choisi sa demeure, au 2bis, rue Simonet, pour exposer quelques facettes de son talent.




















       Plus classique mais d'une époque plus reculée, puisque né en 1884 et décédé en 1954, le sculpteur François Mourgues a produit avec bonheur cette tête de chat sortant d'un feuillage au 42, Bd Blanqui. Immeuble initié par l'architecte Albert Simon.





       
          Son confrère, le sculpteur Louis-Joseph Convers s'attaqua en 1904 à une œuvre plus ambitieuse au 25, de l'Avenue des Gobelins. La célèbre manufacture vit ainsi sa façade se décorer de divers cartouches représentant les métiers associés à son activité. Ici: la tonte.








       Mis-tic, toujours elle, nous offre à nouveau une de ses réflexions imagées rue Gustave Geffroy.







       Quelques pas de plus et c'est maintenant au tour de Jef Aerosol, alias Jean-François Parroy, d'afficher son travail sur un mur de cette même rue.



















       

          Osé, surprenant, mais éphémère que cette "installation" dans une version "comics", aux fenêtres du 25, Av des Gobelins...






            Au 12, Bd Arago, la chasse est ouverte... Qui du chien ou du singe attrapera le premier ces deux griffons apeurés? Cette traque fut entamée il y a de cela quelques siècles sur le portail, ici seul conservé, de l'ancienne église Saint-Hippolyte détruite en 1857.



















          La vigne a souvent inspiré le travail de nos ornementalistes parisiens. En voici un bel exemple, daté de 1913, au 2, rue Duméril, dû aux talents des architectes L.Servat, L.Clément-Camus associés au sculpteur A.P.Baudry.






         Autres morceaux de bravoure que ces bas-reliefs que l'on peut admirer sur la façade de l'Institut Paléontologique Humain au 1, rue René Panhard. Ils illustrent l'histoire de l'humanité depuis 1910 et sont issus du travail du sculpteur Constant Roux.
 

































                                                                           
                                    14ème






           Si le treizième arrondissement rend hommage à l'esprit inventif humain, le quatorzième, qui nous attend maintenant, n'est pas en reste non plus. Le génie créatif y trouva, autour du quartier de Montparnasse, un de ses terrains de prédilection.


         Débutons par l'un des hauts-lieus de cette effervescence artistique sis au 31, rue Campagne Première. Cet atelier, conçu en 1911, par André Arfvidson dans le style Art Nouveau et décoré par le céramiste Bigot, abrita dans ses murs de nombreuses personnalités dont Man Ray et Elsa Triolet.










         En parallèle à cette rue, au 55, rue Boissonade, c'est une bande d'écureuils et un curieux volatil, traités de manière un peu naïve, qui nous attendent.











       

          À quelques enjambées, ce sont des compagnons du devoir qui ont laissé leur marque sur la clef de voute de l'entrée du 31.






         Pour petite que soit cette rue,  elle n'en n'est pas moins sujet de nombreuses découvertes comme au n°6 avec cette insolite  trilogie de cloches, thème rarement utilisé dans notre décorum parisien





 
         D'une facture plus travaillée, mais également sur une artère plus prestigieuse, le sculpteur Emile Derré nous offre aux 276-278, Bd Raspail sa vision des trois âges de la vie. Il s'y attela en 1905.















































           Messieurs, si vous êtes sujet à une envie pressante dans le quartier, il vous est encore possible de vous soulager, Bd Arago, dans la dernière vespasienne de la capitale. Ces édifices furent installés à partir de 1841 puis progressivement retirés dans les années 60.




















     
         Eux aussi ont l'air pressé! Tellement même qu'ils n'ont pas attendu l'ascenseur pour descendre de l'immeuble du 15, de la rue Dareau.







         Ce couple, atlante cariatide, voulu par leur sculpteur Jean-Pierre Gras en 1910, ne peut, lui, se mouvoir sans risquer qu'au 20 bis, rue d'Alésia un éboulement ne se produise!







     


        Moins académique, cette souris verte ne court plus dans l'herbe mais sur la descente de gouttière du 22, rue Couedic.





       





      De la flore qui décore les immeubles de la capitale, le chardon fut peu utilisé. On en découvre toutefois un bel exemple, commandé par l'architecte Gaston Grandjean en 1909, au 10, rue Antoine Chantin.










          Les consoles sont elles, souvent traitées par nos artistes-artisans sous forme de buste, mais ici ce sont les membres inférieurs d'un griffon qui servent à soutenir le balcon... Originalité visible au 34, rue des Plantes.




















       Mais oui, la République Populaire Démocratique de Corée a bien une représentation en France, comme indiqué dans un style emblématique au 3, rue Asseline.
























       Les sirènes veulent elles aussi, parfois, nous entraîner dans des eaux troubles, et pour cela, comme au 67, rue Daguerre, elles savent se montrer sous un jour charmant...

















         

     
           Nul besoin d'artifice, comme celui utilisé par Fernandel dans "La vache et le prisonnier", pour franchir la frontière qui sépare notre arrondissement du suivant. Laissons ces impressionnants bovidés à leur place, au 5, rue Daguerre, et franchissons le pas.








                                                                          
                                    15ème





      Armons-nous de courage, car le 15ème, avec ses 848 ha, est le plus étendu de nos arrondissements intramuros.


            Voici une nouvelle variante du chat et de la souris avec en pendant le lièvre et le renard au 10, rue Rosa Bonheur. Les architectes Noël Martin, Cousin et leur sculpteur Paul Lebègue ont traité la façade dans un esprit ludique en y présentant également, entre deux baies, une charmante scène enfantine.












          











        L'architecte Paul Denis a préféré, en 1904, nous offrir le sourire d'un beau visage sur un parterre de roses au 10, rue Valentin Haüy.








     Sourire peut-être esquissé à la vue de ce baiser d'anges qu'immortalisa l'architecte Martin, en 1901, au 1, rue Mizon.






       



        Détail, mais cette fois ci sur une échelle de dimension plus imposante, la ville entière en l'occurrence, que cet immeuble de l'école de commerce Advancia à l'angle des rues Armand Moisant et Antoine Bourdelle. Architecture Studio a su, en 2010, intégrer le modernisme du verre coloré sur un bâtiment inscrit IMH. Belle prouesse!






         Il n'y a pas qu'aux alentours de la Bastille que "chacun cherche son chat" comme nous l'a narré dans son film Cédric Klapisch en 1996 . On en trouve un spécimen au 12, rue Blomet.





                                                                                                                  

        Et un peu plus loin, deux autres de ses cousins, œuvre du céramiste Bigot, qu'il accompagna de chiens et de lézards dans l'entourage des portes des 76 et 78 de la rue Mademoiselle.



















        Une petite halte sur un banc pour se détendre en croisant les jambes devant le 33, rue de L'Amiral Roussin où siège une école maternelle.



















       Les batteries sont rechargées! Rendez-vous au 63 de cette même rue, devant ce groupe des maisons ouvrières que madame Jules Lebaudy finança au début du 20ème siècle. L'immeuble fut conçu, en 1906, par l'architecte Auguste Labussière et les sculptures du porche exécutées par C.Garnier.







          L'Art Déco n'a pas oublié de s'illustrer dans notre arrondissement comme ici, au 2, rue Péclet, avec ce visage et ce    feuillage stylisé.









         Il accueille également des artistes issue du Street Art comme Juan Luis Cousiño qui, en 1980, "s'éclata" sur un mur d'un immeuble de l'Amiral Roussin.











      

         Si, en passant, on ne peut rater cette œuvre, il faut toutefois lever les yeux pour apercevoir ce phénix perché au faîte du 37, Av de Lowendal.











         Au 50, Av de Ségur, l'architecte Gabriel Ruprich-Robert n'a pas hésité, en 1899, à faire pousser quelques branches de figuier. Il est bien l'un des seuls à y avoir pensé!









          Arrivé à hauteur du lycée technique Fresnel, nous nous contenterons d'observer la porte. Elle se situe au 31, Bd Pasteur et, ornée des signes du zodiaque, elle permet l'accès des bâtiments, réaménagés en 1957, qui accueillent une école d'optique.






          Si vous êtes fan de foot, vous n'hésiterez pas à pousser celle de sa fédération sis au 87, Bd de Grenelle. Mais vous vous demanderez sans doute l'origine des panneaux décoratifs de sa façade... Il s'agit en fait de l'ancien "centre technique de l'aluminium". L'artiste Riollo les exécuta en 1942 pour illustrer cette industrie.



















         Symbole d'une autre activité, voici maintenant un âne, compagnon du meunier ou/ et peut-être rappel du nom de l'occupant des lieux, en l'occurrence une boulangerie Poilane au 47, Bd de Grenelle.







          Après l'Art Déco, croisé quelque plus avant, voici un magnifique exemple de l'Art Nouveau que cet immeuble dû, en 1905, au 24, place Etienne Pernet, à l'architecte Alfred Wagon.












    Quelques minutes d'arrêt bien nécessaire à sa contemplation et nous allons fureter plus loin, comme devant le 38 de l'avenue Felix Faure où un mustélidé, semble attendre, comme le renard du n°40 de cette même avenue, que le corbeau lâche son camembert. Cette célèbre fable fut illustrée ici, en 1907, par les architectes Henri Audiger et Joachim Richard.














     
          En cheminant devant le 45, rue de la Convention, nous accélérons le pas sous les invectives de ce curieux grognards installé là, depuis 1908, par l'architecte Clément Feugueur.







          Hè! La mère Michelle, revoilà ton greffier! Il chasse au 170, rue de la Convention. L'immeuble fut bâti en 1900 sur les plans de l'architecte Paul Legiriel.

           





         Dans cette petite rue de Castagnary qui longe la voie ferrée, nous tombons sur cette grande fresque de Filip Mirazovic, malheureusement taguée. Parmi les personnages, on y aperçoit Georges Brassens.












































          Et un peu plus loin, au 15, sur cet étonnant phare accompagné de son bateau de retour de pêche. Cet ensemble, qui jouxte la voie ferrée, fut installé en 2001 comme enseigne d'une poissonnerie nommée de nos jours: "la criée du phare".






 
                                                                            

                                    16ème
                                                                              






            D'un saut digne du chat botté, nous atterrissons sur l'autre versant de l'arrondissement pour en franchir la ligne qui nous sépare de celui qui, en superficie, en est le plus grand avec le bois de Boulogne qui lui est rattaché. En tête du peloton avec 16,37 km2, le 16ème l'est également quant à sa richesse décorative, signe parfois ostentatoire de celle de ses habitants... Nombre d'architectes, souvent renommés, accompagnés d'entrepreneurs et de sculpteurs de qualité y ont exercé leur art, et nous débuterons notre traque par quelques photos prisent devant le 88, Bd Murat. Cet écureuil et ses colombes voudraient-ils nous rappeler que la nature est bien présente à seulement quelques pas de là?




















      De l'autre côté du Boulevard, au 85, ce sont d'autres sciuridés, perroquet et belette qui nous l'indiquent. Le sculpteur A. Bouvier en fut leur créateur en 1928.














         
          












          La sirène du 105, Bd Murat nous renvoie, elle, à des contrées plus lointaines, à moins qu'elle n'apprécie les eaux de la Seine qui ne coulent qu'à deux pas?






          Le son de son olifant des mers parviendra-t-il à l'oreille de ce diablotin assis en console au 11, rue Géricault?
























       Cette hypothétique rencontre en fait, par avance, pouffer de rire le mascaron du 9, rue poussin.





       
   



       Un peu de tenue! Nous sommes dans les beaux quartiers! Ah! Au 14, rue Mignet voilà enfin un charmant minois qui dans son beau feuillage rend grâce à la qualité des lieux...







        Au 18, rue Ribeira c'est une belle eurasienne traitée dans le goût de l'Art Déco qui nous attend.










         Charme et démons, une belle palette de l'art décoratif se manifeste dans cette rue discrète. Ainsi au 43, l'architecte J. Boussard laissa-t-il libre court à son imagination débordante que l'on retrouve encore sur plusieurs édifices de la capitale.

























          Autre célèbre architecte qu'Hector Guimard à qui l'on doit, entre autre, de nombreuses entrées du métro parisien traitées dans le style Art Nouveau. Au 60, rue La Fontaine, il réalisa, en 1910, les plans de l'hôtel Mezzara pour son commanditaire, riche industriel Vénitien, qui n'y vécu que 2 ans. Admirez la finesse des garde-corps...






         Cette finesse de travail fut élaborée sous l'œil vigilant de Jeanne d'Arc qui, depuis 1904, surveillait les lieus du haut du 32, rue La Fontaine.







         L'Art Nouveau trouva dans cet arrondissement un terrain privilégié pour s'exprimer. On en trouve la trace jusque sur cette plaque de la rue Agar qui commémore le souvenir de l'actrice de théâtre Marie Hélène Charvin dont c'était le nom de scène.







         Un autre exemple emblématique, au 18, rue La Fontaine avec le "Castel Béranger" dû au talent d'Hector Guimard. L'immeuble commandé par Mme veuve Fournier fut primé au concours des façades 1897-98.










































          À quelques encablures, de nouveau, un Jean-Marie Boussard en forme, qui nous offre, au 4 et au 6, rue Jasmin, quelques cariatides et ce mascaron vomissant.







         Cet écœurement serait-il dû à la rencontre de ce griffon peu amène qui, depuis 1879, sous les auspices des architectes Bomait-Lagueule et Chabert surveille l'entrée du 33, rue Mozart?







         De ce bestiaire monstrueux qui tente le passant, voici encore quelques spécimens sis au 143, rue du Ranelagh. Ils sortirent de l'imagination de l'architecte E.Bainier qui les enfanta en 1901.








          










         







          Noblesse oblige, même le nom des rues, ici du Ranelagh, se doit de n'être pas indiqué sous  sa banale formule bleue et blanche par trop commune.






           Hercule, attiré par le faste, refait son apparition au 16, Av de Versailles. Il en découd cette fois avec l'hydre de Lerne.







          Beaucoup plus inoffensive est cette cigale, au 22, rue du docteur Germain Sée. Elle fait parti des éléments décoratifs rarement présents sur nos murs.





 



          L'opulence est tellement de règle ici, qu'on y trouve même deux plaques de nom pour une même artère. Le colonel Bonnet prime.

















         Dans un soucis de se particulariser, l'architecte du 8, Av Fremiet, a préféré, aux traits d'une jeune femme ceux d'une personne d'un âge plus avancé.





          Celui du 1, Av de Camoens a même franchi le Styx avec ces bucranes en ornementation.






         Dans ce style typique de la deuxième moitié du 19 ème siècle, nous voici arrivé devant le 10, rue de la Pompe. L'architecte Foulquier nous y présente sa version de démon et dragon.























          Poursuivant dans le néo-gothique ce fut au tour de l'architecte E.Parcq de s'exprimer, en 1898, avec ces troubadours sur la façade du 46, rue Vital.































         De la palette imaginative de nos bâtisseurs, celui qui opéra au 77, Av Paul Doumer a choisi Pégase et toute une kyrielle de mascarons illustrés entre réalisme et fantasmagorie.







































          Le bélier, tant représenté dans la capitale, ce devait d'en imposer dans ces lieux. Le voici traité magestueusement en console au 8, rue Jean Richepin.






           Les habitants du 3, rue Alfred Dehodencq, en revenant de leur promenade dans les allées du bois de Boulogne peuvent, devant cette jeune femme au bouquet due à l'architecte Du Bois D'Auberville associé au sculpteur Pierre Séguin,  poursuivre leurs rêveries champêtres et bucoliques.






            Au 87, Av Henri Martin, l'architecte A.Walwein, a préféré inclure, en 1892, dans son tableau végétal, la tête de Méduse. A chacun ses choix...






          Celui des architectes Camille Formigé et E.Gonse fut, en 1908, au 6, rue Dufrenoy, de traduire dans la pierre ces 4 œuvres de La Fontaine que sont: Le corbeau et le renard - la tortue et les deux canards - les deux coqs - les vautours et les pigeons.




















        Le roman de Victor Hugo et les travaux de Viollet le Duc sur Notre-Dame inspirèrent le style néo-gothique. Nous en retrouvons un bel exemple avec ce pastiche médiéval construit en 1894 par l'architecte F. Delmas au 4bis, rue de Lola.

















































     





         Il manquait un aigle à notre bestiaire. Le voici, figé dans la pierre, au 61, Av Raymond Poincaré.




          Et un peu plus loin, au 64, c'est au tour d'un paon de vouloir attirer notre attention.




          

         L'architecte Blaise c'est voulu plus facétieux, en 1881, quand il a choisi de traiter son décor par cette tête expressive de Bacchus au 9, Av Bugeaud.









             Les entrées et leur traitement décoratif ne sont pas en reste dans notre arrondissement, comme ce majestueux heurtoir du 72, Av Victor Hugo.







           Au 50 de cette même artère, c'est au tour d'une des grandes figures de l'Art Nouveau de nous charmer. L'architecte Charles Plumet et le sculpteur Lucien Schnegg nous offrent ces deux charmantes personnes devisant en tenue d'Ève sous l'ombre d'une corniche.
























        Au 44, rue Paul Valéry, l'architecte P. Ponsard a assis dans un recoin, en 1910, un jeune garçon qui, depuis, semble y être absorbé dans sa réflexion...



















          Ne sachant comment l'aider, nous poursuivons vers le 18, rue Duret. L'architecte Jean Balladur, nous y présente depuis 1952, une solide galerie de mascarons des plus originaux.










       Au début du 20ème siècle, les sculpteurs Edgar Boutry, François Léon Sicard et Paul Gasq reçurent commande d'un travail sur le thème de l'automobile pour décorer l'hôtel Mercedes. Ces bas-reliefs en clef de voûte sont toujours visibles au 9bis, rue Lauriston.












        Il faut maintenant nous décider à conclure, même si cet arrondissement recèle encore de nombreux trésors. Dernière touche donc, que celle de cet immeuble Art Nouveau conçu de concert, en 1902, au 2, rue Eugène Manuel, par l'architecte Charles Klein et l'entrepreneur François Hennebique. La décoration en grès flammé est due au céramiste Émile Müller et ces chardons lui permirent d'être primé au concours des façades de 1903.











                     
                                                                        
                                   17ème





          Nous voici de nouveau arrivé, avec le 17ème arrondissement, à une charnière entre quartiers huppés et populaires suivant que l'on se situe, grosso modo, d'un côté ou de l'autre de l'avenue de Villiers. L'urbanisme diffère suivant la proximité de l'Arc de Triomphe ou de celle des voies de chemin de fer en provenance de la gare d'Austerlitz.


           Débutons par " le haut du panier", avec, à deux pas de l'Étoile, au 3, rue du Général Lanrezac, un simple médaillon représentant le visage d'une femme encadrée de guirlandes de fleurs.






           Et, pour illustrer les contrastes de cet arrondissement, poursuivons par cet immeuble du 29, Av Mac Mahon, où l'architecte n'a pas contraint son art à la modération.








          La toilette se doit d'être soignée ici... même pour nos amis canins que l'on aperçoit au 33, passage des Acacias.




















        Bacchus, encore lui, sait toujours se rendre expressif. Son sourire moqueur est, ici, au 1, rue Anatole de La Forge.




            Soutenu par un thème également porteur, ce sont des roses que l'architecte a choisies pour l'entrée du 2, rue du Colonel Moll.






         Alors que celui du 19 de la même rue se montrait un peu plus original en utilisant ce simple bouquet d'iris.






















     

        Au 23, rue Brunel, l'architecte Émile Dupont n'a, lui, conservé que le feuillage pour en faire surgir, en 1905, ses trois charmantes têtes enfantines.
























         L'Art Déco, souvent quelque peu figé, tente de se lâcher au 44, rue Brunel avec ces jeux de chats.

















        Autre jeu, en d'autres temps, que celui pratiqué par le célèbre Guillaume Tell. Il fut illustré au 19 de la rue du même nom, en 1994, par le sculpteur Bernard Vié pour une compagnie d'assurance Helvétique.




























          L'architecte Paul Sédille, historicien du polychromisme architectural, nous en offre un bel exemple au 32, rue Eugène Flachat. La façade, en briques vernissées, ornée d'une frise de citronnier et d'un petit bas-relief date de 1892. Rappelons que Paul Sédille fut également l'architecte des magasins du Printemps.






       
        Là, où certains sculpteurs nous offrent de charmants sourires féminins, celui du 178, rue de Courcelles a préféré nous présenter un personnage édenté... Auto portrait ...?
          





        Son confrère, L.Binet, en 1907, sous les ordres des architectes Théo Petit et J. Boussard nous gratifie d'une des décorations de façade Parisienne les plus fournie au 132, rue de Courcelles. La pierre se vivifie dans ce travail minutieux dont le détail justifie que l'on s'y arrête un bon moment...

























































































           Mais pour ce qui est d'une inspiration plus fantasmagorique, il faut se rendre rue Ampère, au 53 pour y trouver, depuis 1884, cette salamandre chère à François 1er.























      Toujours à l'affut d'une belle surprise, en voici une au 4, rue Puvis de Chavannes. Si quelques exemples de dauphins subsistent dans le travail effectué sur les descentes de gouttière de nos rues parisiennes, ces batraciens, sont à ma connaissance, les seuls à y figurer. Artisanat avec un grand A, et merci à l'architecte Paul Héneux qui en fut l'instigateur.





























       





     





         Champignon, canard, personnages, dont ce broyeur de grains, ou encore, ce chat à l'écoute de quelques secrets, constituent le décor éclectique du 6, rue Alfred Roll.










          

















          Petite par sa dimension, mais riche par tout les détails qui en habillent ses façades, nous voici rue Fortuny. Un choix s'impose... Au 8, l'architecte Alfred Boland nous dévoile cette étonnant immeuble de style médiévale datée de 1882.













         Alors qu'au 42, le même auteur nous enchante depuis 1879 avec ces simples souris. Entre ces deux expressions architecturales, l'expressivité créative fut de mise dans cette petite artère du 17ème arrondissement. À ne pas manquer...




       

         Autre haut lieu de ce quartier que le 11, place du Général Catroux. Émile Gaillard, régent de la Banque de France y commanda à l'architecte Jules Fevrier un vaste hôtel construit entre 1878 et 1884 dans un style Néo-Gothique avec cette kyrielle de petits personnages.












           Au 14, rue Jacques Bingen la déesse de la justice, Justicia, nous attend sur les hauteurs de l'immeuble où siège un cabinet d'avocats. Quoi de plus logique...








          En poursuivant notre cheminement nous rencontrons au niveau du 41bis, Av de Saint-Ouen, une paire de castagnettes, seul exemple, à ma connaissance, de cet instrument sur nos murs parisiens. Le sculpteur F. Cugné ou/et l'architecte Senet furent-ils adeptes du flamenco?









           Comme le sieur Jacquemont, naturaliste et explorateur, dont le voyage s'arrêta à Bombay en 1832, reposons-nous quelques instants avant de reprendre pour la fin de notre voyage.








         Au 7, rue Bridaine, notre savant voyageur aurait sans doute apprécié cette rare représentation d'un artichaut parmi notre flore décorative parisienne...









                                                                     18ème






         Le 18ème, aux accents colorés de la Goutte-d'Or, nous invite maintenant à nous immerger dans ses profondeurs en compagnie de ces quelques poissons qui frétillent au 18 de la rue Lebat.














       

          Et des abysses, nous nous envolons dans les cieux, au 26, rue de Clignancourt, en compagnie du char d'Apollon qui décore le fronton de ce qui fut, de 1856 à 1930, le siège des " Grands magasins Dufayel " spécialisés dans le commerce de l'ameublement. Ce fronton est l'œuvre de Jules Dalou, les sculptures ayant été réalisées en 1892 par Alexandre Falguière et figurant l'allégorie du commerce entraînant l'industrie dans sa course.






         Dans l'axe de ce monumental haut-relief, monte vers la butte Montmartre la petite rue André del Sarte. Au n° 11 on y remarque cet étrange crocodile appliqué sur la façade d'une école maternelle...?

























     Au sommet de cette célèbre butte, au 19, rue du Mont-Cenis, ce sont d'autres curieux représentants de la faune qui en ornent l'habitat. Ils paraissent toutefois plus adéquat dans ces lieux, qui inspirèrent nombre d'artistes à l'esprit inventif, que notre précédente rencontre.





































     
         Parmi ces artistes, Jean Marais en fut un au talent éclectique. En 1991, il rendit hommage à Marcel Aymé pour son "Passe muraille", en réalisant cette sculpture sur la place qui porte le nom de cet auteur.






     
         Le 9ème art, avec la BD, trouve également sa place avec cette enseigne Marsupilami au 43, rue du Poteau.





















  


         S'il n'est pas parmi les plus fournis en détails architecturaux, le 18ème offre toutefois quelques morceaux de bravoure comme cette sculpture en taille réelle figurant un jeune homme à sa fenêtre. Elle fut exécutée, en 1983, par Ph. Rebuffet au 21, rue Eugène Carrière.




























                                                                         19ème






            Le jeu de l'oie va bientôt s'achever avec nos deux derniers arrondissements. Issus de l'annexion des faubourgs de 1860, ils furent, dès l'origine, constitués d'un habitat modeste qui, bien qu'offrant de ravissants sujets de promenades, n'en est pas moins indigent quant à son décorum. La construction pavillonnaire associée à des impératifs budgétaires laissant peu de place au génie inventif rencontré chez nos architectes, sculpteurs et entrepreneurs parisiens.



             L'exception confirme la règle, voici donc, dans ce 19ème, au 69, Av Jean Jaurès, une belle tête échevelée de jeune femme au dessus du vaste portail d'entrée de la cité.






          Et, pour illustrer le caractère artisanal et industrieux de ces quartiers périphériques de l'Est parisien, voici au 163, Av Jean Jaurès, un travail exécuté par "les charpentiers des devoirs du tour de France".







          Toujours dans cette même avenue, deux têtes de bovins soutiennent en console le balcon du 139. Souvenir d'une ancienne charcuterie?


        




          Le pan de mur du 23, rue Fessart inspira, en 1979,  sans trop forcer son imagination, l'artiste Fabio Rieti qui y réalisa ce grand trompe l'oeil.






         Mais comme cette curieuse bestiole qui émerge d'une vigne au 24, de la rue Pradier, nous aussi, tirons quelque peu la langue à arpenter le dédale des rues de l'arrondissement.



         




         

                                                                        20ème






           Il est maintenant temps de passer au suivant. Ce 20ème, qui marquera l'achèvement de notre périple. Interpellons ces jeunes lecteurs, au 15, rue Jouye-Rouve.
-   Oh, hé les gars, savez-vous où se trouve la rue Haxo? Je cherche la caserne des pompiers?
-   Désolé, on n'a jamais quitté notre perchoir!
-   Tant pis, bonne lecture...






      Ah, la voila enfin cette rue Haxo! Mais il faut longer l'édifice pour contempler dans un décrochement cet impressionnant trompe-l'œil exécuté par Ph. Rebuffet en janvier 2000.








           Ma présente quête s'achève ici, je range ma loupe. Les pompiers ont trouvé leur chat, j'ai trouvé mille sujets pour satisfaire ma curiosité. Merci à tous ceux, artistes et artisans, célèbres ou anonymes, qui ont su faire de Paris une des plus belle capitale du monde, et continuons à nous enchanter, à observer et contempler en détail cette œuvre à ciel ouvert quasi inépuisable...






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